IRAK / KURDISTAN – Le président turc, RT Erdogan se rend aujourd’hui à Erbil (Hewler), capitale de la région autonome kurde d’Irak, après une visite officielle à Bagdad dans la matinée. Tandis que le KDP, parti du clan Barzanî au pouvoir au Kurdistan du Sud, déroule le tapis rouge pour Erdogan, le peuple kurde dénonce la venue d’un dictateur d’un État colonialiste qui massacre et réprime les Kurdes dans le Nord, au Rojava, à Shengal et aussi au Kurdistan irakien où son armée traque le PKK et dépeuple les villages kurdes.
Dès hier soir, en plus des drapeaux turcs érigés le long des rues principales d’Erbil, un drapeau turc a été projeté sur la façade de la citadelle d’Erbil, dans le centre-ville, dans le cadre des préparatifs pour accueillir Erdogan pour sa visite d’aujourd’hui.
Une conférence de presse anti-Erdogan bloquée à Suleymanîyê
Un important contingent de sécurité du parti UPK du clan Talabanî a bouclé le bureau du parlement irakien à Sulaimani, empêchant ainsi la lecture d’une lettre condamnant la visite du président turc Erdogan en Irak et dans la région du Kurdistan.
Les forces de sécurité ont expulsé de force les militants et les journalistes des locaux, menaçant d’arrestation toute personne en contact avec eux. Le journaliste Shwan Mohammed, les militants Stara Arif et Parwa Ali, ancien membre du Parlement du Kurdistan, ont été détenus et confinés dans des fourgonnettes de la police. Après une période de détention dans les véhicules, ils ont ensuite été transportés vers un lieu éloigné du lieu de l’incident.
Le mécontentement des Kurdes ne se limite pas à des rassemblements anti-Erdogan au Kurdistan. Sur les réseaux sociaux également, des millions de Kurdes expriment leur colère et dégout devant l’accueil réservé à Erdogan par le clan Barzanî.
« Quoi d’autre peut expliquer cela sinon une soumission totale à votre colonisateur ! Barzani salue la visite d’Erdogan en Irak en projetant le drapeau de l’État turc sur la citadelle d’Erbil. Cela ne signifie rien d’autre que la trahison de Barzani envers les Kurdes. Cela ne démontre rien d’autre que la volonté des Barzanis d’être le partenaire génocidaire d’Erdogan et de soutenir ainsi ses actions contre les Kurdes du Rojava. Sous ce drapeau, les Kurdes ont subi tous les effets de la politique annihilationniste de la Turquie, notamment les massacres, le culturecide, le lingucide, les déplacements forcés, le déni d’existence, etc. », a déclaré ce matin la chercheuse Rojîn Mûkrîyan sur son compte X (ancien Twitter).
Pour l’activiste kurde, Raman Nasirizadeh qui a partagé l’image illustrant notre article, « Barzani a vendu le Kurdistan à la Turquie La citadelle de Hewler a été illuminée aux couleurs du drapeau turc pour accueillir chaleureusement la visite d’Erdogan dans la ville. Ce n’est pas de la politique, c’est du business ».