AccueilNon classéL'Iran s'en prend aux membres de l'ONG kurde Hengaw 

L’Iran s’en prend aux membres de l’ONG kurde Hengaw 

L’Organisation de défense des droits humains, Hengaw signale que des services secrets iraniens menacent de mort les membres de Hengaw, en plus de l’enlèvement d’un de ses militants au Kurdistan d’Irak, près de la frontière turque.
 
Hengaw a publié le communiqué suivant suite à la disparition forcée de son membre Hossein Bagheri (dit Jakan Baran) près de la frontière turco-irakienne ainsi que les menaces de mort reçues par deux cadres de Hengaw basés au Kurdistan irakien.
 
Voici le communiqué de Hengaw:
 
« Hengaw souhaite informer toutes les organisations de défense des droits humains, les militants civils, les médias et les personnes concernées des graves menaces que représente l’appareil de sécurité de la République islamique d’Iran pour la vie de ses membres.
 
Lors d’actions récentes des forces de sécurité iraniennes, plusieurs membres du conseil d’administration de Hengaw, dont Arsalan Yarahmadi et Jila Mostajer, une résidente d’Erbil (Hawler), la capitale du gouvernement régional du Kurdistan en Irak, ont été directement menacés d’être forcés de disparitions et d’assassinats par des agents du Corps des Gardiens de la révolution islamique.
 
Hengaw a récemment fait état d’une forte probabilité de disparition forcée d’un de ses membres, Hossein Bagheri (dit Jakan Baran), par les autorités iraniennes. Un collaborateur présumé du CGRI a menacé de s’en prendre à Arsalan Yarahmadi, Jila Mostajer et à leurs familles, déclarant son intention de mener de telles actions par l’intermédiaire des forces Qods et du quartier général du Ramadan, quel que soit leur emplacement, que ce soit en Irak ou à l’étranger.
 
De plus, deux semaines se sont écoulées depuis la disparition de Jakan Baran, ancien prisonnier politique et membre de Hengaw à Ilam. Malgré les efforts déployés par Hengaw et les amis de Baran, aucune information précise sur son état n’a été révélée. Baran a disparu il y a deux semaines alors qu’il se rendait en Turquie, près de la région du Kurdistan, à la frontière irakienne, les responsables de son transfert refusant de fournir la moindre information, renforçant ainsi les soupçons sur sa disparition forcée.
 
Ces dernières semaines, Hengaw a fait face à des cyberattaques sans précédent de la part des forces iraniennes (…), ciblant les réseaux sociaux et les messages privés. Ces attaques qualifient souvent Hengaw et ses membres de « terroristes », de « séparatistes » et de « nationalistes », menaçant de les éliminer.
 
Hengaw met en garde la société civile et les militants pro-démocratie en Iran, ainsi que les grands médias, sur l’importance cruciale du maintien de l’intégrité et de l’indépendance des institutions des droits civils et des droits humains du Kurdistan. Ces organisations, dépourvues d’affiliations factionnelles, partisanes ou politiques, servent à la fois le Kurdistan et l’Iran. En sapant l’activisme civique et en diffusant des informations erronées sur les violations des droits humains en Iran, ces attaques visent à normaliser les meurtres et les disparitions forcées de membres du Hengaw dans le monde entier.
 
Depuis la création du mouvement Jin Jiyan Azadi / Femme, Vie, Liberté [Mouvement de contestation populaire provoqué par le meurtre de Jina Mahsa Amini en septembre 2022 par la police des mœurs à Téhéran], Hengaw a étendu ses activités pour documenter et signaler les violations des droits humains dans tout l’Iran. Par conséquent, les pressions sécuritaires sur ses membres se sont considérablement accrues. Notamment, une chaîne affiliée au Corps des gardes de la République islamique d’Iran a même mené une enquête sur les méthodes utilisées pour assassiner Arsalan Yarahmadi, l’un des fondateurs de Hengaw.
 
Exprimant sa profonde inquiétude quant à la sécurité de ses membres, en particulier ceux résidant dans des régions peu sûres, l’Organisation Hengaw pour les droits de humains lance un grave avertissement pour sauvegarder leur vie. Elle implore la société civile iranienne, les médias et toutes les organisations et militants des droits humains d’amplifier la prise de conscience de ces menaces contre les militants de Hengaw. »