IRAN – La justice iranienne a condamné à mort Shahriar Bayat, prisonnier politique et l’un des détenus des protestations « Femme, Vie, Liberté » (Jin, Jiyan, Azadi), accusé de « blasphème ». Précédemment condamné à 18 ans de prison dans une autre affaire, Shahriar Bayat est en prison depuis près d’un an et six mois.
Selon un rapport reçu par l’ONG kurde pour la défense des droits humains, Hengaw, Shahriar Bayat, un prisonnier de 64 ans du comté de Shahriar, dans la province de Téhéran, a été condamné à mort par la 13e chambre du tribunal pénal de la province de Téhéran pour avoir insulté le prophète de Islam (blasphème).
La sentence susmentionnée a été prononcée sur la base de la publication d’images et de publications sur les réseaux sociaux de Shahriar Bayat et d’après les rapports du département des renseignements de la province de Téhéran concernant ses interrogatoires et le contenu de son téléphone portable.
Lors de la condamnation à mort de Shahriar Bayat, Saeed Sharafati et Ali Taghian, conseillers du tribunal pénal, ont rejeté le « repentir » de Bayat et ont voté en faveur de la peine de mort, tandis qu’un autre conseiller du tribunal, Abolghasem Morad Taleb, a estimé que l’emprisonnement est suffisant.
Par ailleurs, selon un article publié par Arash Sadeghi sur son compte X, Shahriar Bayat a été condamné à 10 ans de prison pour avoir formé une organisation, 5 ans pour participation à des émeutes, 2 ans pour insulte à Khamenei et Khomeini et 1 an pour propagande contre le gouvernement, totalisant 18 ans d’emprisonnement. D’après le message de Sadeghi, il a été pendant un certain temps compagnon de cellule de Shahriar Bayat dans la salle 209 de la prison d’Evin. Selon Arash Sadeghi, au cours des interrogatoires, plusieurs images et posts publiés sur les réseaux sociaux ont été attribués à Shahriar Bayat, ce qu’il a nié, affirmant qu’il n’avait produit aucun contenu et n’avait aucun lien avec ces pages.
Shahriar Bayat a été arrêté dans le comté de Shahriar (province de Téhéran) lors des protestations anti-régime suite au meurtre barbare de Jina Mahsa Amini en septembre 2022, et a ensuite été transféré à la prison centrale de Téhéran et finalement à la prison de Ghezel Hessar à Karaj.