Dès 2016, Erdogan a fermé 93 centres pour femmes dans les villes kurdes
Après la tentative de coup d’État du 15 juillet, le gouvernement turc s’en est pris à la lutte des femmes et leurs acquis. Il a essayé d’éliminer l’existence des femmes dans tous les domaines où elles étaient organisées et une des première chose qu’il a fait a été de fermer tous les centres (93) pour femmes qui avaient été ouverts par les municipalités kurdes.
Avec le décret-loi n° 674 signé le 1er septembre 2016, les préfets et les sous-préfets des villes kurdes ont reçu le pouvoir de nommer des administrateurs aux municipalités kurdes, ainsi que le pouvoir de saisir les biens mobiliers et immobiliers des municipalités et de suspendre de leurs fonctions les employés municipaux. Après ce décret, les communes dirigées par le parti kurde DBP ont commencé à être saisies le 11 septembre 2016. Des administrateurs ont été nommés dans 95 municipalités, dont 3 villes métropolitaines, 7 provinces, 63 districts et 22 villes. 93 co-maires kurdes ont été jets en prison. Près de 15 000 travailleurs et fonctionnaires kurdes travaillant dans le secteur public et dans les municipalités du Kurdistan ainsi que près de 300 dirigeants ont été expulsés. Outre les députés, des centaines de membres de conseils municipaux et de conseils généraux provinciaux, ainsi que plus de milliers de dirigeants de partis et d’employés travaillant dans des organisations provinciales et de district ont été emprisonnés. L’une des institutions que le gouvernement a ciblées et tenté d’éliminer avec l’aide des administrateurs était les centres pour femmes des municipalités.
Deuxième période d’administrateurs
Le 19 août 2019, les co-maires des municipalités métropolitaines de Diyarbakir (Amed), Mardin et Van ont été démis de leurs fonctions et les gouverneurs de province ont été nommés administrateurs. Les nominations d’administrateurs ont ensuite inclus 48 municipalités supplémentaires. Des centaines de membres du conseil ont été arrêtés et des dizaines d’autres ont été arrêtés. Au total, durant cette deuxième vague de anti-kurde, 88 membres du conseil municipal et 17 membres du conseil général provincial ont été suspendus de leurs fonctions. Lors de la deuxième nomination des administrateurs, les centres pour femmes kurdes ont de nouveau été pris pour cible.
Par exemple, la responsable d’unité travaillant au Département des politiques féminines à Van et 11 femmes qui étaient responsables dans d’autres départements et unités ont été suspendues. La responsable du département des politiques féminines de la municipalité métropolitaine d’Amed a été arrêtée et démise de ses fonctions. Özlem OZEN, la directrice de DIKASUM, une association de femmes kurdes, attachée à la mairie métropolitaine de Diyarbakir et membre du DOKH (Demokratik Özgür Kadın Hareketi – Mouvement démocratique des Femmes libres) a été démise de ses fonctions. La responsable du département des femmes de la municipalité de Mardîn a été démise de ses fonctions et bannie de la fonction publique. Un directeur masculin a été nommé au service des femmes et de la jeunesse de la municipalité métropolitaine de Mêrdîn.