AccueilNon classéLes propos du 1er ministre belge choquent les Kurdes d'Europe

Les propos du 1er ministre belge choquent les Kurdes d’Europe

Les remarques du Premier ministre belge De Croo sur les troubles à Heusden Zolder (Limbourg) sont critiquées pour avoir passé sous silence les provocations du groupe fasciste turc Loups Gris et avoir pris pour cible la communauté kurde de Belgique.

 

À la suite d’une série d’attaques visant la communauté kurde par des groupes extrémistes turcs, le Premier ministre belge Alexander De Croo a appelé à la paix entre les communautés kurde et turque, mais a notamment omis des détails critiques sur les incidents.

Lors d’une conférence de presse mercredi à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, le Premier ministre De Croo n’a pas abordé les provocateurs de ces violences, en particulier le rôle des extrémistes turcs et leurs slogans et menaces racistes diffusés largement sur les réseaux sociaux. Cette omission a suscité des critiques car elle assimile les expressions de soutien politique affichées par les Kurdes à des actes de violence perpétrés par des extrémistes turcs.

De plus, la suggestion de De Croo selon laquelle le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est conçu comme une organisation terroriste en Belgique a déclenché une nouvelle controverse, car elle contraste fortement avec la position de la justice belge. Les commentaires du Premier ministre ne reconnaissent pas que le Conseil belge du contentieux des étrangers et la Cour de cassation belge se sont abstenus de qualifier le PKK de groupe terroriste, soulignant ainsi un décalage important entre la rhétorique du gouvernement et les jugements juridiques du pays.

La réaction négative a été notamment exprimée par le journaliste kurde chevronné Fehim Işık, qui a directement contesté la description du PKK faite par le Premier ministre et l’a critiqué non seulement pour avoir négligé les décisions de la justice belge, mais aussi pour avoir potentiellement encouragé des agresseurs racistes. La déclaration d’Işık a souligné la crainte que les remarques de De Croo puissent mettre en danger les Kurdes vivant en Belgique en ne traitant pas de manière adéquate la violence anti-kurde qui a été documentée et diffusée par les auteurs des violences eux-mêmes.

En janvier 2020, la Cour de cassation belge a confirmé un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles selon lequel le PKK ne devait pas être qualifié d’« organisation terroriste ». Dans un arrêt historique, le Conseil belge du contentieux des étrangers a également déterminé en 2022 que les actes commis par le PKK, pris dans leur intégralité, ne pouvaient être qualifiés d’actes terroristes.

Le 24 mars, la communauté kurde de Belgique a été la cible d’une série d’attaques perpétrées par des groupes extrémistes turcs. Le soutien ultérieur du ministère turc des Affaires étrangères aux assaillants, combiné aux informations faisant état de réunions antérieures entre des responsables turcs et des extrémistes, a été considéré comme un signe de préméditation. Malgré les allégations d’agression kurde, les témoignages oculaires et les images diffusées par les assaillants eux-mêmes indiquent que la violence a été orchestrée par les Loups gris. (Article de Medya News)