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Les droits humains en Turquie : bilan 2023

« La répression croissante du mouvement politique kurde, la répression du mouvement Guleniste, les nouvelles méthodes de répression transnationale, l’arrestation de journalistes et la détérioration de la liberté de la presse, la propagation des discours et des crimes de haine visant les minorités ethniques et religieuses et les réfugiés, la torture systématique et les mauvais traitements et l’augmentation des violations des droits des femmes ont été les thèmes déterminants de l’année 2023 », écrit le Centre de Stockholm pour la Liberté (SCF) qui a publié aujourd’hui son nouveau rapport sur les droits humains en Turquie, y compris au Kurdistan du Nord, sous l’occupation turque.

Le Centre de Stockholm pour la Liberté (SCF) a publié aujourd’hui son dernier rapport « “Human Rights in Turkey: 2023 in Review (Les droits de l’homme en Turquie : bilan 2023) », qui met en évidence les développements les plus importants dans le domaine des droits de l’homme en Turquie au cours de l’année 2023.

La réélection en mai 2023 du président Recep Tayyip Erdoğan et la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir aux élections législatives ont consolidé son régime autoritaire en Turquie et accru la pression sur les critiques et les opposants politiques perçus.

La répression croissante du mouvement politique kurde, la répression du mouvement Güleniste, les nouvelles méthodes de répression transnationale, l’arrestation de journalistes et la détérioration de la liberté de la presse, la propagation des discours et des crimes de haine visant les minorités ethniques et religieuses et les réfugiés, la torture systématique et les mauvais traitements et l’augmentation des violations des droits des femmes ont été les thèmes déterminants de cette année, comme les années précédentes.

Les tribunaux turcs ont continué d’accepter systématiquement de fausses accusations, condamnant sans preuves convaincantes d’activités criminelles des individus et des groupes que le gouvernement d’Erdoğan considérait comme des opposants politiques. Parmi eux se trouvaient des journalistes, des hommes politiques de l’opposition, des militants et des défenseurs des droits humains.

Le déclin actuel de l’État de droit et de la démocratie en Turquie se reflète dans les rapports de différentes organisations internationales et organisations à but non lucratif. Dans son rapport 2023 sur la Turquie, la Commission européenne, la branche exécutive de l’Union européenne, a déclaré qu’il y avait de « graves déficiences » dans le fonctionnement des institutions démocratiques turques, soulignant le recul démocratique persistant et les déficiences structurelles du système présidentiel.

La Turquie était classée 117ème sur 140 pays dans l’indice de l’état de droit publié par le World Justice Project en octobre. Le pays se classe au 137ème rang en termes de contraintes sur les pouvoirs gouvernementaux et au 133ème en termes de droits fondamentaux.

Selon les statistiques de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour 2023 , la Turquie arrive en tête de la liste des pays avec des affaires en attente de jugement avec 23 397 requêtes, soit 34,2 % du total.

Selon Freedom House, la Turquie est restée « non libre » avec un score de 30/100 en 2023. La Turquie figurait parmi les principaux geôliers de journalistes lors du recensement des prisons de 2023 du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), et un leader mondial en termes de de harcèlement juridique contre les femmes journalistes dans un rapport publié par la Coalition pour les femmes dans le journalisme (CFWIJ).

De même, la Turquie a chuté de façon spectaculaire dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2023 établi par Reporters sans frontières (RSF), perdant 16 places et se classant 165e sur 180 pays, non loin de la Corée du Nord, qui occupe le bas du classement.

Le gouvernement Erdoğan a également été impliqué dans des violations des droits humains au-delà de son propre territoire. Selon une résolution adoptée en juin par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), le gouvernement turc a perpétré une répression transnationale en utilisant diverses tactiques, notamment « les restitutions, l’abus des procédures d’extradition, les notices rouges d’Interpol, les mesures de lutte contre le financement du terrorisme et coopter d’autres États pour expulser ou transférer illégalement des personnes ».

À propos de Stockholm Center for Freedom (SCF)

Le Centre de Stockholm pour la Liberté (Stockholm Center for Freedom – SCF) est une organisation de défense à but non lucratif qui promeut l’État de droit, la démocratie et les droits de l’homme, avec un accent particulier sur la Turquie.

Engagé à servir de source de référence en fournissant une large perspective sur les violations des droits en Turquie, SCF surveille les développements quotidiens, documente les cas individuels de violation des droits fondamentaux et publie des rapports complets sur les questions liées aux droits de l’homme.

SCF est membre de l’ Alliance contre le génocide, une coalition internationale qui s’efforce de faire pression sur l’ONU, les organisations régionales et les gouvernements nationaux pour qu’ils réagissent aux signes d’alerte précoce et prennent des mesures pour prévenir le génocide.

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