TURQUIE / KURDISTAN – La municipalité de Silopiya du HDP a inauguré le Centre de culture, d’art et de langue Ayşe Şan, la célèbre chanteuse kurde du XXe siècle. Le coprésident kurde du PEN, Ömer Fidan, a déclaré : « Les Kurdes considèrent leur langue comme leur propre identité et leur propre existence. Parce que la langue n’est pas seulement un moyen de communication, mais aussi le sens de la paix, du dialogue et de l’unité. »
La municipalité de Silopi dirigée par le parti HDP (actuel DEM), a inauguré le Centre de langue, de culture et d’art d’Eyşe Şan (Navenda Ziman, Çand û Hunerê ya Eyşe Şanê) à l’occasion de la Journée interantionale de la langue maternelle. Les députés Şirnex du Parti DEM Nevroz Uysal Aslan, Zeki İrmez et des membres du Parti des régions démocratiques (DBP) et ont assisté à l’ouverture du centre de langue, de culture et d’art dans la rue Sanat dans le quartier Yeşiltepe. Les candidats du Parti DEM pour les municipalités de Silopiya, Cizîr et la municipalité de Tilqebin (Başverimli), des représentants de nombreuses organisations civils kurdes, dont le Centre de langue, de culture et d’art de Birca Belek, l’Assemblée des Mères de la Paix, le Mouvement des femmes libres (TJA), la branche Şirnex de l’Association des droits de l’homme (İHD) ainsi que beaucoup des civils étaient présents lors de l’inauguration.
Qui est Eyşe Şan ?
Ayşe Şan (Eyşe Şan), la grande chanteuse kurde,nous a quitté le 18 décembre 1996 à l’âge de 58 ans.
Née à Diyarbakır (Amed), Eyşe est considérée comme l’une des plus grands chanteurs de la musique kurde contemporaine.
Le père d’Eyşe était un dengbêj (conteur kurde traditionnel). Eyşe commence à chanter à soirées de chant traditionnels, puis, à partir de 1958, malgré l’opposition de sa famille, a se produire en public.
Après une tentative infructueuse de mariage, qui lui avait été imposé, elle s’est installée à Antep (Dilok), où elle a commencé à enregistrer des chansons turques pour la radio locale, chanter en kurde étant alors interdit. Puis, elle est partie à Istanbul, où elle enregistre son premier album en langue kurde en 1963. La première chanson qui contribue à sa notoriété est Ez Xezalım [Je suis une gazelle]. En 1972, suite à des tracas administratifs, elle s’est installée en Allemagne. Une de ses chansons les plus connues, Qederê [Le destin], est écrite après la mort d’une petite fille de 18 mois.
En 1979, elle s’est rendue au Kurdistan irakien, où elle a rencontré de nombreux musiciens et chanteurs kurdes telles que Mihemed Arif Cizîrî, Îsa Berwarî, et Tahsin Taha. Le morceau d’Arif Cizîrî, Eysana Elî, lui est dédiée. À partir de années 1980, elle s’est installée à Izmir. Dans les années 1990, elle écrit en réaction à l’oppression des Kurdes des chansons telles que Werin pêsmerge [Venez les combattants kurdes]. Elle a écrit également des chansons sur la condition des femmes telles que Derdê hewîyê [Chagrin de polygamie] ou encore Hey wax dayê [Ô mère].