PARIS – Le six février 2024, des associations kurdes, turques et arméniennes rendront hommage au journaliste arménien Hrant Dink abattu par un fasciste turc à Istanbul il y a 17 ans. A cette occasion, il y aura un débat en présence du journaliste Ludovic de Foucaud, Armenuhi Nikoghosyan, coordinatrice du projet de la Fondation Hrant Dink en Arménie, et de nombreux militants associatifs.
« Comment construire une paix sincère et durable »
L’association ACORT qui coorganise l’élément fait un état des lieux de la situation politique en Turquie mais aussi la guerre en Haut-Karabagh ainsi que les menaces azerbaidjanaises ciblant l’Arménie et les interférences des régimes turc et azerbaidjanais en Europe dans le but d’empêcher l’enseignement du génocide arménien.
Voici le communiqué de l’ACCORT :
« L’année 2023 a été marquée par la violence, les déceptions politiques, le triomphe de la force. Le blocus infligé à la population du Haut Karabagh, la réélection d’Erdogan et la reconduction de sa coalition islamo-nationaliste, l’exode de 100 000 Arméniens contraint par l’offensive générale de l’Azerbaïdjan en septembre ont illustré brutalement cette évolution négative.
L’un des seuls signes positifs de la période a été l’ampleur de la protestation à l’annonce de la remise en liberté de l’assassin de Hrant Dink. Elle a montré que le souvenir de l’espoir représenté par Hrant, loin de se dissiper, s’élargit et renforce sa capacité d’inspiration. Il nous incite à continuer à manifester ensemble notre attachement à un idéal de réconciliation sur une base de vérité et de justice.
Aujourd’hui l’actualité diplomatique est remplie des discussions sur la normalisation entre la Turquie et l’Arménie, sur un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, sur l’interdépendance de ces deux processus. Nous devons nous interroger sur la sincérité et la réalité de ces perspectives au regard de nos aspirations à la construction de la démocratie et de l’entente entre les peuples dans cette partie du monde.
– Quel sens peut avoir l’annonce d’une normalisation alors que le gouvernement turc relance ses critiques contre les pays, de plus en plus nombreux, qui reconnaissent le génocide de 1915 ?
– Quelle serait la substance d’un accord de paix quand le gouvernement azerbaïdjanais, appuyé sur le nettoyage ethnique auquel il a abouti au Karabagh, se dérobe aux exigences des cours internationales qui lui demandent de définir les conditions d’un retour sûr et digne pour les exilés ?
– Quel crédit accorder à un gouvernement qui maintient en prison Osman Kavala et Selahattin Demirtaş contre leur demande de libération réitérée par l’Europe ? Et un autre qui redouble sa chasse aux opposants pour préparer la quatrième victoire électorale du président Aliyev ? Est-il acceptable que l’un et l’autre encouragent l’agitation de leurs communautés en Europe pour gêner l’enseignement du génocide ?
Le paysage est incertain et les évènements sont lourds d’inquiétudes. Il nous paraît essentiel d’échanger et de clarifier en commun pour agir efficacement et créer les conditions d’un espoir véritable.
Nous appelons à participer à la soirée en hommage à Hrant Dink.
Avec la participation de Ludovic de Foucaud, journaliste à Paris, ancien correspondant en Turquie de France 24, et Armenuhi Nikoghosyan, coordinatrice du projet de la Fondation Hrant Dink en Arménie
Soirée co-organisée par:
L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie – L’ACORT
Assemblée Européenne des Citoyens – AEC
Collectif du rêve commun
Conseil Démocratique Kurde en France – CDK-K
Espace Universel
Union Culturelle française des Arméniens de France (UCFAF) »