SYRIE / ROJAVA – Au moins sept civils ont été tués et une dizaine d’autres blessés dans des frappes turques ciblant le nord-est de la Syrie dirigée par l’administration autonome arabo-kurde alors que le monde s’apprête à changer d’année et que le conflit israélo-palestinien occupe la scène internationale. La nouvelle série d’attaques turques intervient au lendemain des pertes militaires turques face au PKK au Kurdistan d’Irak.
L’esprit de fête dans le nord et l’est de la Syrie a été gâché par les frappes aériennes turques contre des colonies civiles depuis samedi. Les chrétiens des zones sous administration kurde ont célébré Noël cette année dans un contexte de silence et de peur, les rues restant visiblement vides.
Malgré les attaques en cours, la communauté chrétienne des régions d’Al-Hasakah (Hasekê), Qamishli (Qamişlo), Al-Malikiyah (Dêrik), Tell Tamer (Til Temir) et Al-Qahtaniyah (Tirbespiyê) s’est rassemblée dans les églises dimanche et Lundi matin pour marquer le jour férié avec des offices.
La co-présidence du Conseil exécutif de l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie (DAANES) a officiellement déclaré le jour de Noël jour férié.
Alors que DAANES a pris des mesures énergiques pour protéger les minorités religieuses, un rapport antérieur de Syriens pour la vérité et la justice (STJ) suggère des dommages irréversibles potentiels pour la communauté chrétienne du nord et de l’est de la Syrie alors que les souvenirs du règne de l’État islamique (EI) persistent.
Sous l’EI, les chrétiens du nord et de l’est de la Syrie ont été confrontés à la persécution, à l’oppression et au déplacement, notamment à la discrimination, à la violence, aux exécutions massives, aux enlèvements et aux arrestations. De nombreux chrétiens ont cherché refuge ailleurs en raison des atrocités commises par l’Etat islamique.
Les frappes aériennes turques en cours constituent un nouvel obstacle pour la communauté chrétienne syrienne, qui représente huit pour cent de la population et comprend diverses confessions. Les inquiétudes grandissent quant à l’impact durable sur la présence chrétienne déjà fragile dans la région.