TURQUIE – Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est déclaré dans une position de « médiateur » dans la crise constitutionnelle actuelle, née du refus de la Cour de cassation de reconnaître la décision de la Cour constitutionnelle concernant l’emprisonnement d’un député* de l’opposition, après avoir pris parti pour la Cour de cassation dans un précédent discours.
« Il est probablement mieux compris que notre insistance à maintenir la nouvelle constitution à l’ordre du jour n’est pas un discours politique quotidien, mais une question vitale. J’espère que les travaux sur la nouvelle constitution débuteront le plus tôt possible », a déclaré Erdogan.
De son côté, Nacho Sánchez Amor, le rapporteur du Parlement européen sur la Turquie, a jugé « surréaliste » la crise judiciaire provoquée par l’affaire de violation des droits du député Can Atalay et mis en garde Ankara sur l’indépendance judiciaire.
Les remarques du rapporteur soulignent le malaise croissant au sein des cercles européens quant à l’état de l’indépendance judiciaire en Turquie. Le refus d’une cour supérieure de suivre le verdict d’une cour constitutionnelle signifie une atteinte potentielle à l’État de droit, pierre angulaire de la gouvernance démocratique et critère clé pour l’adhésion à l’UE.
*L’emprisonnement du député Can Atalay du parti TIP a trouvé plus d’écho dans la Turquie fasciste que celui des milliers de femmes et hommes politiques kurdes tenus en otage depuis plusieurs années.