La lauréate du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, actuellement incarcérée en Iran, a entamé lundi une grève de la faim pour protester contre le refus de la prison de lui prodiguer les soins médicaux nécessaires.
Mohammadi, une défenseure estimée des droits des femmes, a reçu cette prestigieuse distinction le 6 octobre, une décision considérée comme une réprimande envers les dirigeants théocratiques iraniens. Les autorités iraniennes ont accusé le Comité Nobel de politiser les droits de l’homme et de s’ingérer dans leurs affaires intérieures.
La semaine dernière, Mohammadi, 51 ans, s’est vu refuser l’accès aux soins médicaux pour ses problèmes cardiaques et pulmonaires au prétexte qu’elle refusait de porter le voile obligatoire.
Plus tôt, le Comité Nobel norvégien avait demandé lundi aux autorités iraniennes de fournir une assistance médicale au lauréat du Prix de la paix de cette année. Le comité a dénoncé l’obligation faite par la prison aux détenues de porter un hijab comme condition d’hospitalisation, la qualifiant d’« inhumaine et moralement inacceptable ».
Les 29 et 30 octobre, Mohammadi et un groupe de femmes incarcérées dans la célèbre prison iranienne d’Evin ont manifesté contre le refus des autorités de l’autoriser à être hospitalisée. Une déclaration de la famille de Mohammadi transmise à Reuters a révélé : « Elle est prête à risquer sa vie en ne portant pas le ‘hijab obligatoire’, même pour un traitement médical. »
Mohammadi, qui a été arrêtée plus d’une douzaine de fois au cours de sa vie, purge actuellement sa troisième peine à la prison d’Evin depuis 2012. Elle purge plusieurs peines, totalisant environ 12 ans, pour des accusations notamment de diffusion de propagande contre la République islamique.