ALLEMAGNE – Le militant kurde Kenan Ayas est être jugé en Allemagne sur fond d’inquiétudes concernant l’influence turque.
Le militant kurde Kenan Ayas s’est présenté le 3 novembre devant le tribunal régional supérieur de Hambourg, en Allemagne, pour faire face à des accusations d’appartenance présumée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé sur la liste des organisations terroristes étrangères par l’Allemagne.
Le procès fait suite à l’extradition d’Ayas depuis Chypre en juin, où il avait demandé l’asile il y a plus de dix ans, alors que les demandes d’extradition allemandes de militants kurdes augmentaient. Ce scénario plus large a suscité des débats sur l’influence de la Turquie sur la politique allemande.
Devant le tribunal, un rassemblement s’est rassemblé en soutien à Ayas et à la cause kurde, condamnant la persécution des Kurdes en Allemagne. Ayas a accueilli ses partisans avec confiance en entrant dans le tribunal.
La justice allemande poursuit Ayas en vertu de l’article 129b du code pénal allemand. La défense a contesté la nature politique du procès, faisant allusion à une potentielle influence de la Turquie. Ils ont souligné le moment choisi pour lancer le mandat d’arrêt européen (MAE) contre Ayas, émis à l’approche du sommet de l’OTAN de 2022 au cours duquel le président turc Recep Tayyip Erdoğan a exhorté les États de l’OTAN à agir contre les communautés kurdes.
En outre, la défense d’Ayas a plaidé pour l’annulation de l’autorisation administrative autorisant de tels procès, citant son utilisation abusive contre des pays comme la Turquie qui violent le droit international. Ayas a souligné la lutte kurde contre l’agression turque, notant que des idéologies similaires sont à l’origine de l’occupation de Chypre par la Turquie.
Le juge en chef a ensuite rejeté les inquiétudes concernant une interprétation turque inadéquate, compromettant la compréhension du procès par Ayas. En outre, le tribunal a choisi de soustraire des éléments de preuve importants à l’examen public, suscitant ainsi un malaise supplémentaire quant à la transparence. L’avocat de la défense chypriote a rencontré des difficultés pour s’adresser au tribunal en raison des barrières linguistiques, ce qui a retardé la décision concernant sa participation.