IRAN – Plus de 600 personnes, dont un bon nombre de membres issus des minorités ethniques et religieuses (kurdes, baloutches, arabes, sunnites, yarsans…) ont été exécutées en Iran depuis le début de l’année, a déclaré vendredi 3 novembre l’ONG Iran Human Rights (IHR).
Sept prisonniers ont été exécutés dans la prison de Ghezel Hesar le 1er novembre. IHRNGO avait précédemment signalé l’exécution de deux autres hommes, dont un ressortissant afghan, à la prison ce jour-là. Alors qu’il reste encore deux mois en 2023, le nombre d’exécutions annuelles enregistrées a dépassé les 600 pour la première fois depuis 2016.
Soulignant que plus de 600 exécutions au cours des dix premiers mois constituent un chiffre sans précédent au cours des huit dernières années, Iran Human Rights exhorte la communauté internationale à condamner dans les termes les plus fermes les exécutions arbitraires perpétrées par la République islamique.
Le directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « La communauté internationale doit réagir à plus de 600 exécutions en 10 mois, soit deux meurtres d’État par jour, perpétrés par un État membre de l’ONU qui préside également le Forum social du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le silence est un consentement indirect à ces crimes. »
Au moment de la rédaction de cet article, aucune de leurs exécutions n’a été rapportée par les médias nationaux ou les responsables iraniens.
Le prisonnier kurde-sunnite Ghasem Abasteh, condamné à mort pour moharebeh (inimitié contre Dieu) et efsad-fil-arz (corruption sur terre) par « résistance armée et appartenance à un groupe jihadiste salafiste », a également été transféré à l’isolement et risque d’être exécuté.
Les personnes accusées du terme générique de « meurtre intentionnel » sont condamnées à des qisas (rétribution en nature), quelles que soient leur intention ou les circonstances, en raison d’un manque de classification dans la loi. Une fois qu’un accusé a été reconnu coupable, comme les plaignants, la famille de la victime doit choisir entre la mort en guise de représailles, la diya (argent du sang) ou le pardon.