TURQUIE – Les défenseurs demandent la libération de Gultan Kisanak, une élue kurde tenue en otage malgré l’expiration d’une période de détention maximale.
Les défenseurs des droits humains rappelle que la détention prolongée de l’ancienne co-maire de Diyarbakır, Kisanak, emprisonnée depuis le 31 octobre 2016, viole les limites légales et que sa libération immédiate est une obligation légale.
La famille et l’équipe juridique de Kisanak, ainsi que le parti HEDEP, ont tenu une conférence de presse à Istanbul pour discuter de son cas. Malgré l’expiration de la durée maximale de détention de 7 ans prévue par le Code de procédure pénale, elle reste en détention.
Gul Altay, l’avocate de Kisanak, a rappelé au public que Kisanak avait été arrêté le 25 octobre 2016 dans le cadre de l’affaire Kobani. Altay a souligné le contexte politique bien connu entourant l’affaire Kobani, dans lequel le parti au pouvoir a pris le contrôle des municipalités en nommant des administrateurs, suscitant des inquiétudes quant à l’atteinte à la volonté du peuple.
Selon Altay, la durée maximale de détention, telle que définie dans la Constitution, est généralement de deux ans, mais dans des circonstances exceptionnelles, elle peut être prolongée jusqu’à un maximum de sept ans. Même ce délai « exceptionnel » est désormais expiré et Altay a appelé la Cour constitutionnelle à prendre des mesures immédiates, ajoutant: « À ce stade, le tribunal n’a plus aucun pouvoir discrétionnaire ni aucune marge d’interprétation. La libération de Gutan Kisanak est une obligation légale. Aujourd’hui, nous vivons l’ironie de lutter pour que les tribunaux turcs se conforment même à leurs propres lois. »