IRAN / ROJHILAT – A la veille de l’anniversaire du meurtre de Jina Mahsa Amini, le régime iranien a redoublé de violence envers la population kurde et militarisé d’avantage les régions kurdes, tandis qu’on craint une invasion du Kurdistan irakien où sont réfugiés les groupes kurdes d’Iran. Il s’agit de tentatives désespérées d’un régime criminel sans légitimité qui redoute les protestations populaires massives à l’occasion du premier anniversaire du soulèvement « femme, vie, liberté ».
Dans la soirée du dimanche 10 septembre 2023, les forces gouvernementales iraniennes, ont mené un raid contre les membres de l’association « Green Chya (Montagne verte) », réunis lors de leur congrès annuel à Naji, dans le comté de Marivan, arrêtant 35 membres de cette organisation environnementale.
La plupart des activistes écologistes ont été libérés tard hier soir. Toutefois, au moins trois des membres de Chya Sabz, Kaweh Dastan, Kaveh Karimian et Madeh Khoshnavaz, sont toujours détenus par les agences de sécurité, sans qu’on sache les accusations portées contre eux.
Aujourd’hui, les forces iraniennes ont arrêté Shirko Hijazi, le président du conseil de football de Saqez, ville kurde d’où était originaire Jina Amini.
Par ailleurs, hier soir, à Lomar, (comté de Sirvan), dans la province kurde d’Ilam, des forces armées iraniennes munies de mitrailleuses ont délibérément tiré sur des magasins, des maisons et des civils, blessant au moins 8 personnes. La population de Lumar est descendue dans la rue contre ces actes de provocation délibérée.
En parallèle à ces attaques ciblant la population kurde d’Iran, on signale des convois militaires iraniens se dirigeant vers la frontière du Kurdistan irakien où sont basés les partis politiques kurdes d’Iran menacés par une invasion militaire iranienne imminente.
L’ONG de défense des droits humains, Hengaw déclare qu’« à l’approche de l’anniversaire de la révolution « Jina », la République islamique est soumise à une pression inimaginable et, en particulier à la suite de la déclaration de la famille de Jina Amini d’organiser la cérémonie de commémoration de leur fille. Le gouvernement iranien, qui continue à faire pressions sur les organisations civiles et environnementales, a eu recours à des actions destructrices dans divers domaines pour légitimer la violence contre les militants en particulier et contre la population kurde en général. À cet égard, on tente même de mobiliser des troupes dans la région du Kurdistan afin de marginaliser le soulèvement national en Iran ».
Le mollahs peuvent-ils échapper à la colère populaire en agitant la menace imaginaire de l’« ennemi intérieur kurde » ou est-ce que les peuples d’Iran ont-ils enfin la maturité nécessaire afin de se débarrasser d’un régime colonialiste et misogyne qui garde le pouvoir par la terreur?