SYRIE / ROJAVA – Le 18 juillet, le ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié d’acte hostile la visite d’une délégation gouvernementale française qui a rencontré les autorités kurdes du Rojava (AANES). L’administration de l’AANES dément ces allégations et exhorte Damas à engager un dialogue sérieux et efficace avec elle.
De nombreux États tentent d’éviter les contacts officiels avec l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) afin de ne pas fâcher la Turquie. La Suède, par exemple, a rompu ses relations autrefois bonnes avec le nord-est autonome de la Syrie afin de pouvoir rejoindre l’OTAN. Mais le gouvernement syrien à Damas réagit également avec colère aux visites de délégations étrangères dans la région autonome. L’agence de presse d’État SANA a rapporté mardi que la Syrie « condamne fermement l’entrée illégale d’une délégation du ministère français des Affaires étrangères sur le territoire syrien ».
La Direction des Relations Extérieures de l’AANES a publié un communiqué sur la déclaration du ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Damas.
Voici le communiqué de l’AANES:
« Le 18 juillet, le ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Damas a publié une déclaration sur la visite d’une délégation française dans le nord et l’est de la Syrie. Par le passé, ce ministère a déjà publié des informations qui n’ont rien à voir avec la réalité.
Nous, en tant que Département des relations extérieures du gouvernement autonome du nord et de l’est de la Syrie, rejetons les allégations mentionnées dans cette déclaration. Nous ne poursuivons pas un projet séparatiste. Notre projet est syrien-national, il sert l’unité de la Syrie et l’unité de son peuple.
Quant à la nécessité de lutter contre le terrorisme en coopération avec le gouvernement de Damas, ce qui a été rapporté est une claire déformation des faits. Parce que notre peuple a résisté au terrorisme de toutes ses forces. Les succès qu’il a remportés sont des succès syriens. Le monde assiste aux victoires remportées par notre peuple et les Forces démocratiques syriennes contre le terrorisme en coopération avec la coalition internationale anti-EI. Personne ne peut le nier. Nous avons débarrassé de grandes parties de la Syrie du terrorisme et les avons sauvées du séparatisme et du développement de conflits sectaires et ethniques, de la frontière turque à Deir ez-Zor et des frontières irakiennes à Raqqa et Manbij.
Nous notons également que la rencontre avec la délégation française s’inscrit dans notre souci de stabilité et notre volonté d’accomplir notre devoir syrien. Nous réitérons également que les déclarations du ministère des Affaires étrangères visent à affecter nos activités et nos efforts de communication avec tous les acteurs avec lesquels nous visons à parvenir à la stabilité et à la sécurité en Syrie.
Damas doit s’ouvrir à un dialogue sérieux et efficace. Les positions qui ont émergé aujourd’hui et aussi dans le passé ne servent pas la solution en Syrie. Nous appelons Damas à abandonner cette rhétorique, à changer la réalité de la situation en Syrie et à sortir de l’attitude de blocus, qui n’a encore apporté aucun développement vers une solution nationale et un consensus en Syrie. »
Département des relations extérieures du gouvernement autonome du nord et de l’est de la Syrie
18 juillet 2023