MARSEILLE – A l’occasion du centenaire du Traité de Lausanne qui a signé le début du génocide kurde, les internationalistes de Marseille appelle à manifester à Lausanne le samedi 22 juillet 2023. (Il y aura des départs collectifs depuis Marseille le vendredi soir. RDV à 23 heures, au Centre de la Communauté Démocratique Kurde de Marseille, 33 Boulevard Burel, 13014 Marseille.)
Voici l’appel des internationaliste du collectif Defend Kurdistan:
Il y a 100 ans, le 24 juillet 1923, une conférence internationale des États impérialistes s’est tenue à Lausanne à la suite des guerres de partage qui s’étaient poursuivies au Moyen-Orient. Lors de cette conférence, le Kurdistan a été divisé entre quatre États-nations par le traité dit de Lausanne. La politique systématique de négation, d’assimilation et de génocide culturel à l’encontre du peuple kurde a alors commencé, et le Kurdistan a été transformé en colonie internationale.
Après la signature du traité de Lausanne, une sinistre période s’ouvre au Kurdistan. De 1925 à 1938, des centaines de milliers de Kurdes sont massacré-es et expulsé-es au Kurdistan du Nord, et une politique de famine, de torture, de déni et d’assimilation est menée au Kurdistan. Au Kurdistan du Sud, le traité de Lausanne a été suivi dans les années 1980 par le génocide d’Anfal, qui a fait plus de cent mille morts. À Halabja, l’équivalent kurde de Guernica, l’armée de l’air irakienne a perpétré une attaque au gaz toxique allemand qui a fait au moins 5 000 morts. Au moins 7 000 personnes ont été blessées, dont certaines souffrent encore aujourd’hui de séquelles permanentes. Au Kurdistan oriental, le régime brutal et soutenu par l’Occident du Shah de Perse et, dans les années 1980, les nouveaux dirigeants islamistes ont perpétré de nombreux massacres de figures de proue de la lutte de libération kurde et des révolutionnaires de Şîno, Mahabad et Sine. Le régime nationaliste du Baath en Syrie a également tenté d’éradiquer la présence kurde dans le nord du pays, a expatrié des centaines de milliers de Kurdes dans le Kurdistan de l’ouest et a poursuivi une politique systématique d’arabisation des zones de peuplement kurdes.
Les conséquences du traité de Lausanne sont encore douloureusement ressenties par le peuple du Kurdistan a l’heure actuelle. Les barbelés et les champs de mines qui séparent toujours les quatre parties du Kurdistan 100 ans plus tard et les chambres de torture après la signature du traité ne sont que les plus évidents à mentionner. Aujourd’hui encore, des familles restent et sont à nouveau séparées par des clôtures et des murs, des Kurdes sont assassiné-es en tentant de franchir les frontières et des villes entières sont déchirées en deux par des frontières arbitrairement tracées. Le traité de Lausanne est un poignard dans le cœur du Kurdistan et constitue la base de la politique de négation et de génocide qui dure depuis 100 ans et qui trouve sa continuation aujourd’hui dans les attaques meurtrières du fascisme turc contre les zones libérées du Rojava, du Şengal, du Mexmûr et des montagnes libres du Kurdistan. Le fait que, jusqu’à aujourd’hui, le peuple kurde n’ait pas de statut politique reconnu, que la lutte pour les droits les plus élémentaires soit accusée de terrorisme avec des revendications en partie insensées, que les combattants kurdes puissent être massacrés avec des armes chimiques sans que personne n’élève la voix, et que le représentant politique de tout un peuple, Abdullah Öcalan, continue d’être emprisonné dans un isolement total contre toute loi – tout cela ne serait pas possible sans le traité de Lausanne.Les conséquences du traité de Lausanne sont encore douloureusement ressenties par le peuple du Kurdistan à l’heure actuelle. Les barbelés et les champs de mines qui séparent toujours les quatre parties du Kurdistan 100 ans plus tard et les chambres de torture après la signature du traité ne sont que les plus évidents à mentionner. Aujourd’hui encore, des familles restent et sont à nouveau séparées par des clôtures et des murs, des Kurdes sont assassiné-es en tentant de franchir les frontières et des villes entières sont déchirées en deux par des frontières arbitrairement tracées. Le traité de Lausanne est un poignard dans le cœur du Kurdistan et constitue la base de la politique de négation et de génocide qui dure depuis 100 ans et qui trouve sa continuation aujourd’hui dans les attaques meurtrières du fascisme turc contre les zones libérées du Rojava, du Şengal, du Mexmûr et des montagnes libres du Kurdistan. Le fait que, jusqu’à aujourd’hui, le peuple kurde n’ait pas de statut politique reconnu, que la lutte pour les droits les plus élémentaires soit accusée de terrorisme avec des revendications en partie insensées, que les combattants kurdes puissent être massacrés avec des armes chimiques sans que personne n’élève la voix, et que le représentant politique de tout un peuple, Abdullah Öcalan, continue d’être emprisonné dans un isolement total contre toute loi – tout cela ne serait pas possible sans le traité de Lausanne.
Cependant, au cours des 100 années qui se sont écoulées depuis le jour de sa signature, le peuple kurde a défendu son existence par une résistance inlassable contre des dizaines de régimes dictatoriaux. Grâce à sa lutte ininterrompue depuis 1978, le Mouvement pour la liberté du Kurdistan a porté la résistance de la région multiethnique du Kurdistan au plus haut niveau. Il a créé une irréductible culture de la résistance et, aujourd’hui, les idées de ce mouvement et de son maître à penser, Abdullah Öcalan, montrent non seulement aux peuples du Kurdistan et du Moyen-Orient, mais aussi aux peuples du monde entier, qu’un autre monde est possible. Au Kurdistan, cœur de la révolution du XXIe siècle, une nouvelle vague d’internationalisme se propage dans le monde entier.
Après 100 ans d’exploitation, de massacres et de résistance, les Kurdes se rendront cette année à Lausanne, en Suisse, pour faire savoir une fois pour toutes : “Même après 100 ans, le traité de Lausanne n’est pas accepté par les Kurdes”. Après 100 ans, il est temps de tirer un trait définitif et de mettre fin à l’ère de la domination et de l’occupation étrangères. Le traité de Lausanne est un traité qui a été dicté par-dessus la tête des peuples de la région et qui n’a aucune légitimité.
En tant qu’amis des Kurdes, nous nous tiendrons à leurs côtés dans les rues de Lausanne. Nos luttes sont similaires. C’est pourquoi, en tant qu’Initiative pour la défense du Kurdistan, nous appelons à une participation internationaliste à la manifestation historique de Lausanne le 22 juillet 2023. Nous invitons toutes nos structures de solidarité et nos ami-es internationalistes à rejoindre le grand bloc internationaliste.
Initiative Defend Kurdistan