Le mercredi 14 juin, des centaines de milliers de femmes ont manifesté en Suisse lors de la grève féministe pour réclamer l’égalité des droits ainsi que « du respect, du temps, de l’argent ». Le slogan « Jin Jiyan Azadî » du mouvement des femmes kurdes a également résonné dans les rues, symbolisant l’unité et le soutien au mouvement international des femmes.
Des manifestations et des événements ont eu lieu à Bâle, Berne, Zurich, Lucerne, Saint-Gall, Lausanne et Genève, avec plus de 300 000 femmes participantes à travers le pays, comme l’a rapporté la Fédération syndicale suisse.
L’écart salarial entre les sexes a occupé le devant de la scène lors de la grève des femmes de cette année, désormais officiellement connue sous le nom de grève féministe, ainsi que des manifestations contre d’autres formes de préjugés et de harcèlement au travail.
Les femmes ont gagné en moyenne 43% de moins que les hommes l’année dernière, selon la Fédération syndicale suisse. Bien qu’une partie de cet écart puisse être attribuée au fait que les femmes travaillent à temps partiel, elles gagnent toujours 18 % de moins que les hommes dans des postes similaires et sont plus susceptibles d’être employées dans des emplois féminisés et moins bien rémunérés, comme le nettoyage. Ces statistiques placent la Suisse parmi les pires pays d’Europe en matière d’inégalité salariale.
La députée des Verts, Sibel Arslan, a souligné la nécessité de mesures sensées au niveau national pour lutter contre la violence sexuelle et la violence domestique. La Suisse a ratifié la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, mieux connue sous le nom de Convention d’Istanbul, en 2017, et il est crucial que le pays mette désormais en œuvre ses objectifs, a-t-elle ajouté.
La précédente grève nationale des femmes en Suisse a eu lieu en 2019, et plus tôt cette année, la Fédération syndicale suisse a exprimé sa déception face au manque de progrès en matière de droits des femmes depuis lors. La grève de 2019, organisée par les syndicats, a réuni près de 500 000 personnes et fait suite à une grève de 1991 lorsque des femmes ont exigé qu’un article constitutionnel sur l’égalité des sexes soit traduit en législation concrète.
Le choix du 14 juin comme date de la grève revêt une importance car il commémore l’anniversaire du vote de 1981 qui a inscrit le principe d’égalité dans la Constitution suisse.
Medya News