TURQUIE / KURDISTAN – Le journaliste Oktay Candemir qui a couvert une affaire de viol impliquant des policiers et officiers turcs dans la province kurde de Van est poursuivi par la justice turque pour « diffusion de fausse nouvelle », mais les suspects ayant violé pendant des années une fille de 16 ans sont tous libres.
Le journaliste Oktay Candemir a couvert l’affaire de viol dans le district de Bêgirî (Muradiye) en janvier dernier. Il a décrit comment la « jeune fille, 16 ans, étudiant au lycée Muradiye Nizamettin Aktaş, a été amenée à consommer de la drogue à partir de fin 2019, puis a été systématiquement violée. Elle a été renvoyée du lycée au motif qu’elle était toxicomane. Les individus qui ont pris des photos de Y., dont des policiers et des officiers, ont violé Y. pendant des années, utilisant les photos pour la faire chanter. »
Six hommes désignés par Y. comme étant ses violeurs ont été arrêtées. Deux d’entre eux ont été libérés sous contrôle judiciaire, tandis que 4 ont été arrêtés. Une ordonnance de confidentialité a été placée sur le dossier. Le journaliste Candemir s’est rendu au département de police et a fait une déclaration en raison de l’enquête ouverte contre lui.
Les violeurs présumés ont été libérés, tandis qu’une plainte a été déposée contre le journaliste Candemir en vertu de l’article 217/A de la loi sur la censure votée au parlement par l’AKP, qui permet de poursuivre les journalistes pour « diffusion de fausses nouvelles ». Candemir, qui a révélé le crime, comparaîtra devant le tribunal le 6 juin 2023. (ANF)
Par ailleurs, le journaliste Oktay Candemir a été menacé pour avoir couvert des affaires de viols et de pédophilies impliquant des gardes de village et des membres des forces de l’ordre dans les districts de Gürpınar et de Çatak, à Van.