Atteinte de démence, la politicienne kurde Aysel Tuğluk a été libérée de prison en octobre 2022. Le parquet général de Kocaeli a décidé de reporter l’exécution de la peine de prison de la politicienne kurde Aysel Tuğluk, invoquant des « raisons de santé ».
Selon l’e rapport de l’institution de médecine légale (ATK) le 22 mai, Tuğluk serait incapable de mener une vie indépendante en raison de son état de santé.
Tenant compte de ce rapport, le bureau du procureur a accordé à Aysel Tuğluk une suspension d’un an de sa peine de prison de 10 ans pour « appartenance à une organisation terroriste ».
Tuğluk a reçu un diagnostic de démence courant 2021 et sa libération est intervenue après le rapport de l’Institut de médecine légale en octobre 2022.
Malgré divers rapports similaires, dont celui d’un hôpital universitaire, au cours de ce processus, des défenseurs des droits humains ont critiqué le retard de la libération de Tuğluk.
Aysel Tuğluk, qui a fait face à de multiples affaires liées au terrorisme, a été arrêtée en décembre 2016 et emprisonnée aux côtés d’un groupe de politiciens kurdes. En mars 2018, elle a été condamnée à 10 ans de prison.
Aysel Tuğluk a été emprisonnée en 2016 pour ses activités politiques au sein du congrès de la Société démocratique (DTK), comme tous les autres politiciens kurdes dont les activités sont criminalisées par l’État turc dans le but de créer un motif d’emprisonnement et de privation de tous leurs droits en tant que représentants élus par le vote populaire. Elle a déjà été condamnée dans plusieurs procès alors qu’il y a d’autres procédures engagées contre elle. En février 2020, la cour d’appel a confirmé la plus lourde peine de prison prononcée à ce jour à l’encontre de Tugluk, soit dix ans d’emprisonnement. Elle a été reconnue coupable pour « diriger une organisation terroriste » en raison de sa fonction de coprésidente du Congrès pour une Société démocratique (DTK, Organisation faîtière de la société civile). Cette condamnation a été suivie mi-octobre d’une peine de vingt mois d’emprisonnement pour propagande terroriste. L’ancienne députée risque par ailleurs une peine de prison à vie aggravée dans le cadre de l’affaire Kobanê.
Née à Elazığ en 1965, Aysel Tugluk est diplômée de la Faculté de droit de l’Université d’Istanbul et a travaillé comme avocate indépendante.