« L’ingérence politique dans le processus électoral n’est pas conforme aux engagements internationaux de la Turquie. »
Le lendemain des élections turques présidentielles et législatives turques du 14 mai, la mission d’observation conjointe du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE, de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE (AP OSCE) et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a publié un rapport dans lequel elle souligne que « le cadre juridique ne fournit pas pleinement une base pour la tenue d’élections démocratiques ».
« La campagne était en grande partie pacifique et compétitive, mais très polarisée et souvent de ton négatif et incendiaire. Un certain nombre de poursuites ainsi que des pressions sur les politiciens et les partis d’opposition, y compris les procédures en cours pour dissoudre le deuxième parti d’opposition [parti « kurde » HDP], ont entravé leur participation aux élections. Alors que la constitution garantit l’égalité des femmes et des hommes, les femmes restent sous-représentées dans les postes de direction et généralement dans la vie politique, et des efforts accrus sont nécessaires de la part des autorités et des partis politiques dans ce domaine.
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« L’administration électorale a organisé les élections de manière efficace et jouissait généralement de la confiance, bien qu’il y ait eu un manque de transparence et de communication dans son travail, ainsi que des inquiétudes quant à son indépendance. Le jour du scrutin s’est déroulé dans l’ensemble calme et sans heurts, malgré un certain nombre d’incidents dans et autour des bureaux de vote. Bien que le processus ait été généralement bien organisé, des garanties importantes, en particulier lors du dépouillement, n’ont pas toujours été mises en œuvre. Le vote familial et collectif était fréquent, tandis que l’aménagement de la moitié des bureaux de vote observés les rendait inaccessibles aux personnes handicapées.
La campagne était en grande partie pacifique et compétitive, mais très polarisée et souvent de ton négatif et incendiaire. Un certain nombre de poursuites ainsi que des pressions sur les politiciens et les partis d’opposition, y compris les procédures en cours pour dissoudre le deuxième parti d’opposition, ont entravé leur participation aux élections. Alors que la constitution garantit l’égalité des femmes et des hommes, les femmes restent sous-représentées dans les postes de direction et généralement dans la vie politique, et des efforts accrus sont nécessaires de la part des autorités et des partis politiques dans ce domaine », déclare le communiqué publié sur le site AP OSCE le 15 mai.
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« Il s’agissait d’élections compétitives mais toujours limitées, car la criminalisation de certaines forces politiques, y compris la détention de plusieurs politiciens de l’opposition, a empêché le plein pluralisme politique et entravé les droits des individus à se présenter aux élections. L’ingérence politique dans le processus électoral n’est pas conforme aux engagements internationaux de la Turquie », a déclaré Michael Georg Link, coordinateur spécial et chef de la mission d’observation à court terme de l’OSCE.
Les observateurs internationaux ont également constaté que dans les zones touchées par le séisme, le taux de participation était très bas et que les femmes candidates aux élections étaient sous représentées [Seul le parti « kurde » HDP / Yesil Sol a respecté la parité homme/femme lors de la désignation des candidat.e.s]. « Malgré l’opportunité prometteuse de choix présentée lors de ces élections, les citoyens ont dû relever des défis importants pour exercer leur droit de vote, et malheureusement, les femmes étaient sous-représentées en tant que candidates. Des centaines de milliers d’individus, des personnes touchées par les tremblements de terre et particulièrement des étudiants, ont dû faire des efforts supplémentaires importants pour exercer leur droit de vote », a déclaré Farah Karimi, chef de la délégation de l’AP OSCE.
L’intégralité du communiqué (en anglais) à lire ici: Türkiye elections marked by unlevel playing field yet still competitive, international observers say