L’Autriche a reconnu le génocide kurde commis par le régime irakien sous Saddam Hussein en mars 1988 à Halabja.
Le projet de reconnaissance du génocide kurde commis à Halabja a été porté devant le parlement autrichien par Aygül Berivan Aslan, politicienne d’origine kurde et membre du Parti vert autrichien.
Lors du vote d’hier, l’attaque au gaz toxique commis à Halabja* a été unanimement reconnue comme « génocide* » par tous les partis présents au Parlement autrichien.
Berivan Aslan a déclaré que: « Cette reconnaissance est très importante et symbolique ; c’est un pas important vers la justice et l’acceptation d’un événement historique [significatif] pour les Kurdes. Une large reconnaissance internationale est plus importante que jamais.
La communauté mondiale a été témoin des atrocités commises contre le peuple kurde. Les Kurdes ne veulent pas être traités comme les beaux-enfants de ce monde. Chaque pas vers la justice est une reconnaissance du sort des Kurdes. Le parlement viennois a également décidé de demander au Parlement autrichien Conseil national de reconnaître ce crime contre l’humanité comme un génocide. »
Elle a ajouté que toutes les parties ont accepté cette demande. « Cela porte désormais une légitimité et n’est plus qu’une formalité. »
Thomas Schmidinger, politologue autrichien et professeur invité à l’Université du Kurdistan Hewlêr, a déclaré à Kurdistan 24 que Vienne compte une importante diaspora kurde et que les politiciens kurdes parlent à plusieurs reprises des problèmes kurdes.
« La motion commune des sociaux-démocrates, des verts et des libéraux est un signe de reconnaissance des victimes d’Halabja et, espérons-le, un signe que l’Autriche ne fournira plus d’armes à des régimes autoritaires comme celui de Saddam Hussein à l’avenir. Le « Nimsawi » est encore dans la mémoire de nombreux Irakiens aujourd’hui. »
*Le génocide kurde
Le génocide kurde, aussi connu sous le nom d’Anfal, a eu lieu de février à septembre 1988. Plus de 180 000 Kurdes ont été tués lors de la campagne Al-Anfal menée par Ali Hassan al-Majid, sur ordre du président Saddam Hussein, contre le Kurdistan irakien, à la fin de la guerre Iran-Irak.
Le nom de la campagne porte le nom du chapitre 8 du Coran (al-ʾanfāl), qui a été utilisé comme nom de code par l’ancien gouvernement baasiste irakien pour les attaques systématiques contre les combattants kurdes entre 1986 et 1989. La Suède, la Norvège, la Corée du Sud et le Royaume-Uni reconnaissent officiellement la campagne Anfal comme un génocide.