SYRIE / ROJAVA – Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a déclaré que les frappes aériennes turques actuelles sur le nord de la Syrie n’ont rien à voir avec l’attentat d’Istanbul, la Turquie se préparant à l’attaque depuis un an.
La nuit dernière, la ville kurde de Kobanê a été bombardée par des avions de guerre turcs. Les bombardements ont également touché de vastes étendues dans le nord de la Syrie.
Quelques heures plus tard, Abdi a déclaré que les bombardements turcs des zones sûres du nord de la Syrie menaçaient toute la région.
Abdi a déclaré, dans une interview télévisée à Ronahi TV, une chaîne de télévision locale, que les frappes aériennes turques se poursuivraient pendant une période déterminée, s’attendant à ce qu’elles se poursuivent pendant des heures ou des jours et excluant une invasion terrestre, ajoutant qu’il n’y a pas de mouvements militaires sur le terrain par des factions d’opposition armée soutenues par la Turquie, également connues sous le nom d’Armée nationale syrienne (ANS/SFA).
Plus tôt vendredi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré à la chaîne al-Arabiya que les troupes de son pays continuaient de lancer des opérations en Syrie et en Irak.
Cela s’est produit quelques jours après l’attentat suspect d’Istanbul le 13 novembre qui a coûté la vie à six personnes et en a blessé des dizaines.
Quelques heures plus tard, le consulat général des États-Unis à Erbil, dans la région du Kurdistan d’Irak (KRI), a émis une alerte de sécurité, conseillant à ses citoyens de ne pas se rendre dans les régions du nord de la Syrie et de l’Irak en vue d’une opération militaire turque dans les prochains jours.
Depuis fin mai, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé son intention de mener une autre incursion militaire transfrontalière majeure dans le nord de la Syrie, précisant que ses cibles sont les villes Manbij et Tel Rifaat.
Le 1er juillet, Erdogan a déclaré que la nouvelle opération militaire d’Ankara dans le nord de la Syrie pourrait commencer à tout moment.
« Le moment est venu de débarrasser ces terres des organisations terroristes [kurdes] », a menacé Erdogan lors du sommet de Téhéran.
Le sommet trilatéral de Téhéran a réuni les présidents iranien, russe et turc le 19 juillet avec la question syrienne en tête de son ordre du jour.
Abdi a ajouté que les bombardements avaient fait des morts et des blessés, sans donner plus de détails.
En outre, il a souligné que les forces kurdes syriennes n’avaient rien à voir avec l’explosion d’Istanbul et a nié le scénario turc qui relie l’attaque contre le nord de la Syrie à l’explosion, la décrivant comme un complot visant à frapper la région.
Il a souligné que le complot est un jeu d’Erdogan pour gagner les élections turques qui doivent avoir lieu en 2023.
Abdi a ajouté que : « Les frappes aériennes ne nous décourageront pas et les attaques affecteront toutes les parties si elles continuent. Nous ne voulons pas d’une guerre (…), mais si elle nous est imposée, nous sommes prêts à l’affronter à grande échelle. »
Abdi a appelé toutes les parties à faire leur part pour arrêter ces frappes aériennes.
Il a appelé tous les habitants du nord de la Syrie à ne pas quitter leurs maisons afin de ne pas être toucher par les bombardements, et que les forces de sécurité leur donneront des instructions en fonction de l’évolution du terrain. (North Press)
Alors que les attaques turques touchent plusieurs régions kurdes allant du Rojava au Kurdistan iranien, ni les États-Unis, la Coalition mondiale anti-EI, ni les États syrien et irakien n’ont réagi aux bombardements transfrontaliers turcs.