Cinq rapporteurs spéciaux de l’ONU demandent à la Turquie de libérer immédiatement la présidente de l’Association médicale Şebnem Korur Fincancı et de ne pas utiliser les lois antiterroristes comme moyen d’intimidation. Şebnem Korur Fincancı avait appelé à l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation d’armes chimiques turques contre les combattants kurdes au Kurdistan irakien.
Des experts de l’ONU ont appelé aujourd’hui la Turquie à « cesser d’utiliser les lois antiterroristes pour intimider les défenseurs des droits humains et à libérer immédiatement Şebnem Korur Fincancı, récemment emprisonné, médecin légiste renommé et expert anti-torture ». Şebnem Korur Fincancı, présidente de l’Association médicale turque (TTB) a été arrêtée le 26 octobre dernier pour « propagande terroriste » car elle avait exigé une enquête sur l’utilisation d’armes chimiques contre les combattants du PKK, déclarant que les symptômes développés par deux combattants appuyaient les affirmations d’utilisation d’armes chimiques.
Les rapporteurs spéciaux de l’ONU
Les rapporteurs spéciaux ou experts de l’ONU travaillant pour la libération de Fincancı sont Alice Jill Edwards, rapporteuse spéciale sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme ; Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme ; Tlaleng Mofokeng, Rapporteur spécial sur le droit de toute personne au meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint et Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures dites spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les Procédures spéciales, le plus grand organe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes d’enquête et de surveillance indépendants du Conseil, qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne sont pas des employés de l’ONU et ne reçoivent aucun salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et fonctionnent en leur propre capacité.