PARIS – Le jeudi 10 novembre, le collectif Serhildan organise une soirée kurde avec la projection d’un documentaire sur la révolution féministe du Rojava et un concert à 19 heures, au squat Malaqueen, à Malakoff. Un repas à prix libre et de la documentation sur le mouvement kurde seront également proposés lors de la soirée.
Le documentaire « L’histoire de Jiyan » du réalisateur Haluk Ünal sera projeté avec les sous-titres en français, suivi d’un concert de musique avec le musicien kurde Mîr.
RDV le jeudi 10 novembre, à 19H, au squat Malaqueen
70 Rue Gallieni
92240 Malakoff
SYNOPSIS
L’histoire de Jiyan: Révolution des femmes est paru en 2017. Il raconte la vie de Jiyan Tolhildan depuis son enfance dans un village proche d’Afrîn jusqu’à la révolution des femmes qui a pris place au Rojava/Nord-Est de la Syrie à partir de 2012. Contrairement à de nombreux autres films sur la révolution et la lutte contre l’EI, celui-ci ne se concentre ni sur la lutte militaire ni sur la seule lutte politique. Il raconte toute l’histoire où les différentes luttes sont enracinées, comment elles sont intégrées et pourquoi les femmes sont l’avant-garde de la révolution.
En se concentrant sur un protagoniste, le réalisateur A. Halûk Ünal est capable de mettre en lumière de nombreux aspects d’une vie de résistance : Jiyan grandit à Efrîn près de la barrière frontalière qui sépare le Kurdistan et déchire sa famille. À l’école, elle subit le racisme du système éducatif arabe syrien. Elle se rebelle contre la séparation des garçons et des filles dans le village et refuse de se marier contre son gré. Fuyant sa famille et rejoignant le mouvement de libération, elle élargit son horizon et apprend à connaître les autres groupes ethniques et religieux de sa région. Sachant de première main comment les femmes chrétiennes et musulmanes, les femmes éduquées et non éduquées partagent l’expérience de l’oppression patriarcale, Jiyan réalise à quel point l’oppression des femmes est centrale pour toutes les structures de pouvoir au Moyen-Orient.
Lorsque le printemps arabe commence en 2011, elle retourne dans les villes pour aider à organiser le soulèvement pacifique contre l’État syrien tout en organisant secrètement les femmes d’une manière que les hommes ne remarqueraient pas.
Comme elle le dit, sans armes, vous ne pouvez pas aller loin si l’ennemi est déterminé à utiliser la force. Ainsi, les YPG / YPJ se constituent, repoussent les forces de l’État syrien sans coup férir et jouent ensuite un rôle décisif dans la défaite de l’EI d’abord à Kobanê et plus tard partout.
Le film montre tout cela, mais le véritable objectif est la lutte politique pour changer les structures de la société et l’esprit des femmes et des hommes. Le mouvement des femmes kurdes franchit une nouvelle étape vers l’abolition du patriarcat en dispensant une éducation anti-patriarcale aux hommes. Dans le film, on voit des jeunes hommes se vanter de combien ils ont changé, tandis que d’autres baissent timidement les yeux.
« L’histoire de Jiyan » montre mieux que d’autres films les contradictions de la société. Nous entendons des histoires déchirantes de femmes mariées à l’âge de 12 ans. Ensuite, nous voyons les mêmes femmes s’émanciper dans un environnement entièrement féminin au sein des YPJ.