Interpellée de nouveau suite à la diffusion d’images choques de combattants kurdes à l’agonie après être exposés à des armes chimiques au Kurdistan irakien, l’OIAC a déclaré qu’elle ne peut mener une telle enquête, à moins que la demande soit déclenchée par un État membre de celle-ci.
En réponse, un membre de l’Association internationale des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (IPPNW) a déclaré que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pourrait enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques au Kurdistan irakien si Bagdad faisait pression sur l’OIAC et le demandait. Mais il n’y a pas d’espoir du côté irakien car cela fait des années que la Turquie a envahi plusieurs régions kurdes d’Irak, sans que les autorités irakiennes agissent.
Le médecin Jan van Aken, membre de l’Association internationale des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (IPPNW), a déclaré que l’OIAC enquêtera sur l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie si Bagdad faisait pression et le demandait.
L’IPPNW a mené une série de recherches au Kurdistan du Sud du 20 au 27 septembre et a publié un rapport sur l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie contre les combattants kurdes du PKK.
Le rapport présentait des preuves montrant que l’État envahisseur turc avait utilisé des armes chimiques dans les zones de guérilla de la région du Kurdistan irakien.
Le Dr Jan van Aken, l’un des experts qui a préparé le rapport, s’est entretenu avec Çıra TV et a déclaré vouloir mener des enquêtes dans les villages d’Amêdiyê et en particulier dans la région de Kanî Masî, mais a vu ses tentatives bloquées par les forces du parti au pouvoir, le PDK (Parti Démocratiques du Kurdistan dirigé par le clan Barzanî).
Il a déclaré que l’administration d’Erbil n’avait pas autorisé l’IPPNW à mener des enquêtes sur l’utilisation d’armes chimiques.
Jan van Aken a déclaré : « Pour autant que nous comprenions, il existe un partenariat entre l’État turc et le gouvernement régional. Nous avons été empêchés de nous rendre sur place, probablement pour garder l’affaire secrète. Car si l’usage des armes chimiques est confirmé, un scandale majeur va éclater sur la scène internationale. L’administration d’Erbil ne voulait pas que cela se produise. Ceci est mon opinion et ma prédiction. »
Sur la base des vidéos obtenues et des entretiens qu’ils ont menés, le Dr Jan van Aken a déclaré qu’il est très probable que la Turquie ait utilisé des armes chimiques. « Par conséquent, un comité indépendant doit s’y rendre et mener des enquêtes. »
Le Dr Jan van Aken a également parlé de la réticence de l’OIAC à passer à l’action. « Pour que l’OIAC mène des recherches, un État membre doit en faire la demande. Si Bagdad et l’État irakien font pression sur l’OIAC et font appel, elle devra enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques. » (ANF)