TURQUIE – Le Parlement turc vient de voter une « loi sur la désinformation » criminalisant les voix opposantes en ligne – y compris les journalistes et les sites d’information. Dorénavant, toute personne exprimant en ligne des opinions critiques ou diffusant des faits réels déplaisant au régime risque d’être poursuivie et condamnée à la prison par la justice turque. Avec cette loi liberticide, la Turquie enterre la liberté d’expression et le droit d’informer. Ni le journalisme digne de ce nom, ni la liberté d’expression ne peuvent s’exercer avec une telle loi.
Même avant le vote de ce loi, la justice turque était assez sévère envers les voix critiques et les journalistes kurdes qui sont jetés en masse en prison. Maintenant, tous les journalistes en Turquie doivent répéter les communiqués sortis directement du cabinet du président Erdogan pour nous parler de l’actualité dans le pays. Sinon, c’est la prison pour tous.
Amnesty International a condamné cette loi liberticide en titrant que c’est la « Journée noire pour la liberté d’expression en ligne avec l’adoption de la nouvelle « loi sur la désinformation » ». Concernant la nouvelle loi, Amnesty a apporté le complément d’information ci-dessous:
« La loi prévoit des sanctions. Toute personne qui propage publiquement de fausses informations concernant la sécurité intérieure et extérieure, l’ordre public et la santé publique du pays dans le seul but de susciter l’inquiétude, la peur ou la panique au sein de la population, d’une manière susceptible de nuire à la paix sociale, sera punie d’une peine allant d’un an à trois ans de prison.
Si l’infraction est commise par une personne dissimulant sa véritable identité ou dans le cadre des activités d’une organisation, la peine est augmentée de moitié.
Le 12 octobre, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a exhorté les autorités turques à ne pas promulguer cette loi, à la lumière de l’avis urgent de la Commission de Venise rendu en octobre 2022. »