IRAN / ROJHILAT – La tension monte dans la ville kurde de Sanandaj (Sinê), alors que les forces de sécurité iraniennes coupent l’internet et se déversent dans la ville tandis qu’Amnesty International et des ONG de défense des droits humains mettent en garde contre les crimes commis par les sbires des mollahs.
La situation est explosive dans les régions kurdes d’Iran où le régime a déchainé toute sa fureur. Mais la jeunesse kurde résiste aux attaques sanglante du régime et espère l’intervention des combattants kurdes (peshmergas) basés au Kurdistan irakien.
Sînê, ville historique de la résistance kurde
«Sanandaj [Sînê] a une longue histoire de résistance contre la République islamique d’Iran, c’est le symbole de la résistance kurde. Si les forces du régime perdent le contrôle sur cette ville, cela encouragera tous les Iraniens à manifester plus nombreux encore», déclarait hier Awyar Shekhi, de l’ONG kurde Hengaw, au micro d’Oriane Verdier, de la rédaction internationale de RFI. C’est pourquoi, la résistance de Sînê est important pour le reste du Kurdistan de l’Iran, au delà des frontières du Kurdistan.
Les tensions ont considérablement augmenté lundi soir dans la ville kurde de Sanandaj (Sine), dans le nord-ouest de l’Iran, alors que les autorités iraniennes ont déployé des milliers membres de forces de sécurité pour lancer une violente attaque contre les habitants.
Des rapports de la ville ont indiqué que la police anti-émeute, des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et des membres de la force paramilitaire Basij ont participé à l’assaut.
Des groupes de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont déclaré avoir reçu des informations crédibles sur l’utilisation généralisée de tirs à balles réelles et l’utilisation excessive de gaz lacrymogène, tandis que l’organisation des droits humains Hengaw a averti que des unités militaires spéciales étaient envoyées dans la ville kurde.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montraient des soldats du régime iranien tirant directement sur des manifestants. Mais d’autres images de Sanandaj montraient que la résistance se poursuivait sans retenue, les gens restant dans les rues et dansant autour des feux sur de la musique kurde, portant des drapeaux kurdes et montrant les signes de la « victoire ».
Bien qu’Internet ait été massivement restreint, d’autres séquences vidéo qui ont fait surface depuis la ville montraient de grands groupes de forces de sécurité circulant à moto et tirant au hasard dans des quartiers résidentiels.
Amnesty International a averti que les autorités iraniennes prévoyaient de dissimuler leurs crimes en fermant Internet et a appelé les gouvernements du monde entier à élever la voix en signe de protestation.
Fazel Hawramy, un journaliste basé dans le sud du Kurdistan, a écrit que les attaques rappelaient la guerre d’avril 1980 au cours de laquelle le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRCG) a pilonné la ville avec des hélicoptères de combat, des mortiers et des mitrailleuses lourdes, tuant des centaines d’habitants.
Des informations non confirmées font également état de manifestations et de tensions généralisées dans d’autres villes kurdes, notamment Kermanshah (Kirmashan), Saqqez (Seqiz), Bukan (Bokan) et Mahabad (Mehabad).
La dernière séquence vidéo de Sanandaj, partagée par le journaliste de la BBC Jiyar Gol, montre des manifestants mardi matin repoussant les forces de sécurité dans les rues après 24 jours de manifestations.
Medya News