Après une semaine de manifestations populaires déclenchées par le meurtre de Jina Mahsa Amini, le régime iranien n’arrive pas à faire plier les manifestants, malgré le bain de sang que ces forces et milices civils commettent à travers le pays où des milliers de manifestants, d’activistes et de journalistes ont été arrêtés, des centaines de civils, dont des enfants ont été blessés et tués. Le bilan humain des manifestations est très lourd, surtout dans les régions kurdes où le régime utilise des balles réelles contre les manifestants non-armés et procède à des arrestations massives.
Le régime a coupé l’internet dans les régions kurdes et dans le reste du pays afin de cacher au monde les protestations hostiles au régime malgré le bain de sang. En réponse à la terreur des mollahs, des manifestations de soutien aux femmes d’Iran se multiplient en Europe et dans le monde au cri de « Jin, Jiyan, Azadî » (slogan kurde signifiant Femme, vie, liberté).
Arrestations massives de jeunes et d’adolescents dans les provinces kurdes
Des jeunes et des adolescents kurdes sont arrêtés (quand ils ne sont pas abattus tout simplement dans la rue) en masse par le régime iranien qui craint une insurrection dans les province kurde. Rien que lors des manifestations d’hier soir à Ashnoyeh (Shino, dans la province d’Urmia), plus de 10 adolescents ont été arrêtés par les forces du régime iranien selon le l’ONG Hengaw.
Les manifestations se poursuivent malgré la terreur étatique
Un activiste kurde vient d’écrire sur Twitter: « S’il n’y a pas de films ou de photos qui sortent de certaines villes, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de résistance là-bas. Selon les nouvelles que j’ai reçues, il y a eu un violent affrontement entre le peuple et les forces du régime à Saqqez (ville kurde d’où était originaire Jina Mahsa Amini) la nuit dernière. Les gens sont dans la rue. Ne désespérez pas et faites notre devoir. »
Les femmes et les jeunes veulent le départ des mollahs
Comme on l’a vu depuis le début des manifestations en Iran, les femmes et les jeunes sont mobilisés massivement contre le régime liberticide des mollahs et pour cause, 70% de la population iranienne a moins de 25 ans, et elle n’a connu que les Mollahs et leurs interdits. Alors, il est tout naturel que la jeunesse et les femmes prendre la tête des soulèvement populaires.
« Mahsa a servi d’étincelle, mais ça va beaucoup plus loin »
Une Iranienne citée par le site Slate déclare: « Beaucoup des manifestants sont jeunes. L’âge médian tourne autour de 20 ans. 70% des Iraniens ont moins de 25 ans. Cela représente une population immense. Cette génération n’a rien à voir avec l’arrivée de la République islamique au pouvoir. C’est la génération de leurs parents qui a fait ça. Alors ils disent: «On n’en veut pas. Nous n’avons pas demandé ça.» Ça s’entend de façon évidente dans leurs slogans. Ce n’est pas: «Où est ma voix?» ni «Abolissez le voile», non, ils scandent: «Mort au dictateur», «Les religieux, allez vous faire voir», «Nous ne voulons pas d’une République islamique». Il y a des vidéos d’échauffourées au corps à corps entre des manifestants et la police antiémeute iranienne équipée de tasers, d’armes à feu et de matraques, et les manifestants leur foncent droit dessus. On n’a jamais vu ça. On n’a jamais vu un tel niveau de colère et de témérité. Les gens sont furieux, et ça va au-delà de la police des mœurs et de Mahsa Amini. Mahsa a servi d’étincelle, mais ça va beaucoup plus loin à ce stade. »
Femme, vie, liberté
Hardy Mède, docteur en sciences politiques et chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) attire l’attention sur l’aspect politique des manifestations actuelles en Iran où les gens veulent un vrai changement politique, exigeant le départ pur et simple des mollahs qui ont pris le pouvoir il y a plus de 43 ans maintenant.
Hardy Mede déclare: « Une différence notable entre les contestations actuelles en Iran et celles précédentes. Elles sont purement politiques: les contestataires ne crient pas pour le pain, la baisse du prix du carburant, le salaire, mais pour la liberté (AZADÎ). »
Un mouvement sans chef
Le journaliste kurde en exil, Behrouz Boochani confirme ce qu’on voit à travers les manifestations en Iran où les manifestants refusent d’être récupérés par des «chefs». Il a écrit:
« Nous sommes à l’ère des révolutions sans chef, et il est peu probable de faire avancer une révolution ou un mouvement centré sur une personne ou un mouvement politique de la manière classique. Le désir d’avoir un chef est une flagornerie patriarcale-chiite et il ne suffit pas à faire tout sauf créer des différences et polariser l’atmosphère. »
Behrouz Boochani a ajouté qu’au cours de la dernière semaine de protestation en Iran, des milliers d’activistes, de journalistes et de manifestants ont été arrêtés, et au moins 70 ont été tués. La manifestation se poursuit malgré les restrictions et les coupures d’Internet.
Mahsa (Jina) Amini était une jeune Kurde de 22 ans. Elle a été tuée par la police des mœurs à Téhéran car « mal voilée». Alors que le régime iranien prétendait qu’elle était morte à cause des problèmes de santé antérieurs, un scanner du crâne de Jina Amini montre une fracture osseuse, une hémorragie et un œdème cérébral.
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