IRAK / KURDISTAN – Alors que la Turquie mène une nouvelle opération militaire terrestre et aérienne contre la guérilla kurde, avec la complicité des dirigeants du Kurdistan, des personnalités kurdes commencent à interpeller leurs dirigeants politiques face à l’invasion génocidaire turque.
34 personnalités du Kurdistan du Sud, dont des écrivains, des journalistes et des universitaires, ont cosigné un communiqué pour condamner les attaques de la Turquie contre la région.
Voici leur communiqué :
« L’armée turque a de nouveau lancé une opération militaire contre les forces du PKK dans diverses régions de Behdinan. Il y a un grand plan et un danger derrière ces opérations transfrontalières et ces attaques d’invasion. L’opération de la Turquie n’est pas seulement une violation de la souveraineté du Kurdistan et de l’Irak, mais aussi la violation du droit international. Il y a des doutes quant à l’extension de l’opération. Nous, en tant qu’écrivains, journalistes et universitaires du Kurdistan, exprimons notre mécontentement et condamnons les attaques et l’occupation turque. Nous espérons que le peuple du Kurdistan et ses partis politiques sentiront le danger derrière cette agression de l’armée turque, et qu’ils adopteront une position et une coopération nationales. Puisque nous avons le droit, nous voulons savoir du gouvernement de la région du Kurdistan, les parties concernées et le ministère des Peshmergas la raison des attaques et pourquoi le gouvernement est toujours silencieux. À notre avis, les attaques militaires contre le Mouvement de libération kurde au Kurdistan du Nord [Kurdistan sous l’occupation de la Turquie] ne fera aucune différence dans la revendication des droits du peuple kurde. Aucune réalité ne peut être changée en niant la vérité. À notre avis, il n’y a pas de voie de paix et de solution radicale autre que la démocratie et la négociation. »
Les signataires
Parmi les signataires du communiqué figurent : L’ancienne députée Ala Talabani, l’ancien ministre de la région du Kurdistan Khalid Doski, l’ex-parlementaire Mamosta Çeto Hewêzî, le vice-président de l’Union parlementaire du Kurdistan Kerîm Behrî Biradostî, l’ancien parlementaire du Kurdistan régional Qadir Cafher, l’écrivain Sertîp Cewher Ministre Fatih Ebdullah Ebas Fêx Fazil Hîranî, Awêzan Nadir, écrivain waniwan Dawidî, écrivain menadmen Mela Hesen, journaliste Serdar Mihemed, rédacteur en chef Kemal Reuf, universitaire Dr Mexdid Sepan, universitaire Dr Özgür Nebî, politicien Mesûd Abdulxaliq, écrivain lanîlan Xelal Beg Dergeleyî, écrivain Azad Wertî, écrivain Sedîq Hesen Mekî Amêdî, Ladê Hesen écrivain Birzo ,smaîl, Sîrwan Hebîb, écrivain Abdulqadir Şerîf, académicien Dr Ebas Mistefa, écrivain Elar Bazyani, universitaire Dr Hashim Zêbarî Berzan Hewramî, Bextiyar Mehmud,Ali Oremari, Hewrê Şakir, Elend Bekir, Semed Mihemed, Muhsin Osman, écrivain Salar Bazyani.
Colère contre la collaboration du clan Barzanî avec la Turquie
Par ailleurs, de nombreuses voix se lèvent contre la collaboration du clan Barzanî avec la Turquie pour l’invasion de la région soi-disant pour éradiquer le PKK.
Parmi ces voix critiques, on trouve l’analyste Diliman Abdulkader qui a interpellé sur Twitter les dirigeants du parti KDP : « Le clan Barzani pense qu’en étant un mandataire turc, il sera le seul parti survivant.
Leçon d’histoire : la Turquie n’aime pas les Kurdes. La Turquie vous utilise pour tuer des Kurdes, pour occuper le Kurdistan puis se retourner contre vous. Vous avez oublié votre référendum raté ? Je veux que le KDP pense au-delà de 5 ans pour une fois. »
Manifestation à Germiyan
D’autre part, dans le district de Kelar à Germiyan, de nombreuses personnes, dont des politiciens et des militants, ont protesté contre les attaques de l’État turc envahissant contre les zones de défense de Medya et contre le parti pris du PDK avec la Turquie.
Soulignant que les attaques d’invasion de l’État turc sont une violation claire de la souveraineté du Kurdistan du Sud et de l’Irak, Hisên Eziz a déclaré : « Nous condamnons cela. Nous condamnons également la coopération des partis kurdes avec les envahisseurs. Nous appelons à l’unité et à la solidarité. Nous exigeons l’unité contre l’occupation. Nous savons qu’il y a des intérêts économiques entre le gouvernement et la Turquie, et c’est la raison pour laquelle ils ne s’opposent pas à l’occupation. »
Info et photo du communiqué via ANF