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IRAN. Des mères kurdes, baloutches, turques, arabes… unies contre la dictature patriarcale

IRAN – Des mères kurdes, baloutches, turques, arabes… dont les enfants ont été assassinés par le régime sanguinaire iranien, se sont unies pour faire entendre une voix plus forte contre la tyrannie de la dictature patriarcale et demandent justice, écrit le site Pressenza à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Article:
 

« La journée de la femme en Iran est une journée étrange. D’une part, il s’agit d’un pays traditionnellement marqué par le patriarcat et, d’autre part, ses habitants doivent faire face aux lois de l’Islam dans les moindres détails de leur vie quotidienne. Pour cette raison, le chemin à parcourir pour que les femmes parviennent à l’égalité est très difficile. En plus de ces circonstances, nous vivons sous un régime de dictature qui ne tolère ni les opinions et discours dissidents ni aucune critique. Il tue, séquestre les opposants et les critiques, et une femme s’afflige à chaque acte d’injustice.

Ces conditions rendent le chemin difficile pour les femmes iraniennes. Malgré le développement rapide des médias à l’ère moderne et des innombrables mères qui ont accompli des réalisations extraordinaires au cours des quatre dernières décennies en Iran, il n’y a pas eu de médias internationaux pour faire entendre leurs voix. Dans les années 1960, des milliers de mères, dont beaucoup ne sont plus en vie, ont assisté à l’exécution de leurs fils. Des milliers de fils de mères kurdes ont été enlevés et exécutés pendant le Djihad de l’ayatollah Khomeini contre le Kurdistan.

En 1999, de nombreux jeunes étudiants ont été tués ou enlevés lors de l’attaque menée par les forces iraniennes. De nombreuses mères sont encore à la recherche de leurs fils. De nombreuses autres ont perdu leurs proches lors des manifestations de 2009 contre les résultats des élections. D’autres ont perdu leurs fils lors des manifestations de décembre 1996. D’autres mères ont perdu leurs fils lors des manifestations de novembre 2019, lorsqu’ils ont été assassinés dans ce qui a été surnommé le « massacre de novembre ». Des milliers d’autres crimes ont été commis, comme les personnes condamnées à la peine de mort. Chaque jour, une mère est privée de son enfant, une épouse de son mari, et une sœur de son frère. Depuis quatre décennies, ces femmes et ces mères vivent seules avec leur chagrin dans une société où un système de dictature islamique coexiste avec le patriarcat

Aujourd’hui, en raison des conditions créées par la société et le gouvernement, ces femmes et ces mères savent qu’elles seront vulnérables si elles restent seules. Elles savent que la seule voie possible pour elles est la solidarité et l’unité. Après le novembre sanglant de 1998, les mères endeuillées par ce massacre ont décidé de s’unir. Malgré les nombreuses différences linguistiques et culturelles en Iran, les mères des différentes régions ethniques de l’Iran, comme les Kurdes, les Baloutches, les Perses, les Turcs, les Arabes, les Lors et les Gilaks, se sont unies pour faire entendre une voix plus forte contre la tyrannie de la dictature patriarcale et demandent justice. Ces mères sont en train de changer le discours masculin en Iran grâce à leur quête de justice. Ces mères sont connues sous le nom de « mères exigeant la justice en Iran ». Leur nombre augmente de jour en jour, et leurs voix se font de plus en plus entendre au sein du peuple iranien. Elles sont si déterminées dans leur quête de justice que de nombreux membres de la société patriarcale iranienne ont sympathisé avec elles. Les mères qui réclament justice en Iran lancent un cri unanime à l’occasion de la Journée internationale de la femme de cette année : « Nos enfants sont vivants en nous. Ils ne mourront jamais car le cri de la justice ne mourra jamais. Il absorbera les particules du temps et finira par renverser le dictateur ». Enfin, les Mères réclamant justice en Iran demandent aux médias du monde entier « s’il n’est pas temps pour eux de faire écho à notre voix et de faire connaître notre cause au monde entier ».

 

Traduction de l’espagnol, Ginette Baudelet

Pressenza