PARIS – Plusieurs organisations de femmes ont appelé à participer aux marches et rassemblements des 8 et 9 janvier pour les trois militantes kurdes massacrées à Paris en 2013. Le slogan des cette année est : « Sans justice, la France restera coupable! »
La Coordination nationale des femmes en France, la Marche mondiale des femmes en France, le Collectif Héroïne, l’Association des femmes socialistes et l’Union syndicale Solidaire ont publié un communiqué commun avec le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F), et ont appelé à participer aux actions qui se tiendront dans différentes villes de France les 8 et 9 janvier dans le cadre de la lutte pour la justice pour Sakine Cansız, l’une des fondatrices du PKK, Fidan Doğan, représentante du Congrès national du Kurdistan (KNK) à Paris, et Leyla Şaylemez, une membre du Mouvement de la jeunesse kurde, qui ont été massacrées à Paris le 9 janvier 2013.
Répression politique contre le processus judiciaire
Le communiqué déclare : « Les trois femmes kurdes ont été assassinées par un agent du service de renseignement turc (MIT) en plein Paris. Elles sont depuis devenues un symbole de la lutte pour la démocratie au Kurdistan et dans le monde entier. Bien que tous les indices indiquent que le MIT a été directement impliqué dans le massacre, les autorités françaises poursuivent la répression politique contre les efforts visant à éclairer cet incident. Les services de renseignements français n’ont pas encore partagé les informations couvertes par une ordonnance de confidentialité avec les juges, et d’ailleurs, la mort de l’agresseur Ömer Güney en prison un mois avant son procès a conduit l’enquête dans une impasse. »
Non à l’impunité pour le terrorisme sur le sol français
Soulignant l’impunité contre l’action terroriste menée par un agent étranger sur les terres françaises, le communiqué poursuit : « Dans la mesure où l’État français n’éclairera pas cet assassinat politique perpétré dans le pays, il restera complice de ce crime. Ce silence dangereux favorise les attaques croissantes des nationalistes turcs en France contre la communauté kurde. Cela ouvre également la voie à la propagation des idées islamo-fascistes dans les écoles et les lieux de culte, qui ont été construits en Europe avec des fonds fournis par la Turquie.
La Turquie, qui possède la deuxième plus grande armée de l’OTAN, joue un rôle important dans la guerre territoriale au Moyen-Orient, qui touche directement le Kurdistan, près d’un siècle après le traité de Lausanne. Ce n’est donc pas un hasard si Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez, représentantes en Europe de la révolution des femmes, ont été ciblées. »
« Arrêtons le fascisme, défendons la liberté »
Les organisations de femmes ont appelé les autorités françaises à dénoncer et à poursuivre les responsables des meurtres de Paris, exigeant un processus judiciaire transparent et la suppression de l’ordonnance de confidentialité sur les informations et les documents concernant le massacre.
Commémorant toutes les femmes qui ont été massacrées par le système patriarcal telles que Dulcie September d’Afrique du Sud, Berta Caceres du Honduras et Marielle Franco d’Argentine ainsi que Sakine, Fidan et Leyla, les organisations de femmes ont exhorté toutes les femmes activistes, intellectuelles, écrivaines, universitaires et politiques à élever la voix contre l’injustice le 8 janvier afin d’arrêter le fascisme et défendre la liberté.
Voici les détails des actions qui auront lieu en France les 8 et 9 janvier:
8 janvier
Paris : Rassemblement et manifestation, à 12:00, à Gare Du Nord
Strasbourg : Rassemblement et manifestation, à 13:00, à la Place de la Gare
Marseille : Rassemblement et manifestation, à 13:00, à Canebière/Marseille
Bordeaux : Rassemblement et manifestation, à 13.00, à la Place Stalingrad
9 janvier
Paris : Cérémonie d’hommage, à 12h30, au 147 rue La Fayette
Toulouse : Rassemblement et manifestation, à 14h30, au Métro Jean Jaurès.