PARIS – Hier, un groupe de militants kurdes a manifesté devant le Ministère de la Justice afin d’exiger la levée du secret défense dans l’affaire du meurtre des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez le 9 janvier 2013 à Paris et dont les services secrets turcs (MIT) sont mis en cause par les éléments de l’enquête.
Le 24 mars, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a organisé un rassemblement devant le ministère de la Justice pour exiger que les responsables du meurtre de Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez soient finalement inculpés. Les trois militantes kurdes ont été abattues le 9 janvier 2013, et le procès de l’assassin a été interrompu après sa mort en détention dans des circonstances douteuses avant le début du procès. À la demande pressante des familles des femmes assassinées, une nouvelle enquête a été ouverte dans laquelle aucun progrès n’a été enregistré à ce jour.
« Les assassins sont connus, le dossier ne doit pas être traité comme un secret d’État. Dans les enquêtes menées jusqu’à présent, il a été précisé que les meurtres étaient organisés par le MIT turc », ont exigé les militants lors du rassemblement. Cependant, les informations pertinentes ont été traitées comme un secret d’État et n’ont pas été mises à la disposition des autorités chargées de l’enquête.
La politicienne de gauche Sabine Rubin a qualifié les meurtres de « tache noir » pour la France et ajouté que le secret d’État devait être levé immédiatement. Dans son discours, Rubin a également évoqué la lutte contre l’EI au Rojava et déclaré que cet effort, qui était en grande partie mené par les Kurdes, avait profité à toute l’humanité et ne devrait jamais être oublié.
La foule a également protesté contre la criminalisation du mouvement kurde en France. Mardi, des appartements et une association kurde ont été fouillés simultanément dans plusieurs villes, et douze personnes ont été arrêtées tandis que mercredi l’ancien coprésident du CDK-F, Vedat Bingol a été convoqué par la police française pour « outrage à Erdogan ».
L’ancien député du HDP, Mehmet Emin Adıyaman a déclaré dans son discours que ce n’était pas un hasard si une opération contre les Kurdes avait lieu en France alors qu’une interdiction du HDP était en cours en Turquie. Les Kurdes ne devraient plus être un pion dans la politique internationale, a déclaré le politicien exilé, appelant le gouvernement français à clarifier sa position à l’égard des Kurdes.
Le rassemblement s’est terminé par le slogan « Vérité et justice! ».