IRAN / ROJHILAT – Après quatre jours de manifestations à travers tout l’Iran, les écoles élémentaires et secondaires de Marivan, dans la région du Kurdistan iranien, ont été fermées les 18 et 19 novembre, de même que l’université Payam-e Nur et les bureaux du gouvernement. Les magasins et les marchés ont également été fermés et les marchands de bazar ont organisé une grève pour exprimer leur colère face à la violence et au meurtre de manifestants. Après la fermeture des routes des villes voisines de Hejrat (Jejsazi) et de Kanindinar, le lundi 18 novembre au soir, toutes les routes menant à la ville ont été bloquées et une interdiction de circulation a été mise en place.
Le mardi 19 novembre vers 1 heure du matin, les corps de deux manifestants tués dans les troubles ont été restitués à leurs familles. Les autorités ont ordonné aux familles d’enterrer les corps immédiatement et leur ont dit que personne en dehors des familles ne devait être informé de l’inhumation ni assister aux funérailles.
Trois manifestants blessés de Marivan ont également été emmenés dans des hôpitaux de Sanandaj et de Kermanshah mardi et se trouveraient dans un état critique.
La situation est similaire dans les autres villes kurdes de Kermanshah, Javanrood, Bookan, Shilêr Dadwend et Sanandaj (Sinê) où les forces iraniennes tirent à balles réelles sur les manifestants civils. On fait état de plusieurs dizaines de morts recensés dans les régions kurdes. Mais le nombre de morts et de blessés est certainement beaucoup plus élevé que les chiffres avancés car à cause, notamment, de l’internet coupé, il est difficile d’avoir ces détails.
L’Iran réprime de nouveaux son peuple affamé et assoiffé de liberté, loin des regards indiscrets.
Image : Shaho Welîdî, un des manifestants tués à Marivan, était un activiste kurde. La photo le montre menant une campagne d’aide aux victimes du séisme meurtrier à Kermanshah, en 2017.