Si nous regardons les pages de l’Histoire de ceux qui ont pratiqué les politiques de génocide contre les peuples, nous constaterons sans aucun doute que l’empire ottoman occupe la première place dans le génocide des peuples (…). L’Empire ottoman s’est répandu comme une épidémie dans le corps du Moyen-Orient, a tué des millions de personnes et détruit des peuples, des communautés, des cultures, des religions et des civilisations entières.
Les Ottomans ont commis de nombreux massacres contre les peuples opprimés, ce qui est considéré comme l’un des plus grands massacres commis dans l’histoire de l’humanité, en plus des massacres commis contre les Arméniens, Syriaques, Grecs et ceux commis par les Ottomans et la Turquie contre le peuple kurde. Dans ce dossier, ANHA mentionnera quelques-uns des massacres commis par les Ottomans et l’occupation turque contre le peuple kurde dans tout le Kurdistan à chaque révolution ou soulèvement mené par les kurdes.
Pour commencer, une histoire chronologique des révolutions et soulèvements kurdes contre les Ottomans et l’occupation turque, qui ont été réprimés par les massacres, les déplacements et l’annihilation par les Ottomans et les Turcs, et la plus importante de ces révolutions et soulèvements :
- Soulèvement d’Afdal Khan al-Badlisi contre le sultan ottoman Murad I en 1574.
- Soulèvement Jihan Bek à Malatya, à Malatya, en 1765
- Soulèvement des tribus Rashkota et Kharzan menées par Farhu Agha et Qasim Kharazi entre Amed et Sêrt, Kurdistan du nord en 1789.
- Soulèvement des tribus Zerka et Tirkan dans le nord de la capitale Amed en 1794.
- Révolte d’Abdul Rahman Baban en 1806 à al-Sulaimaniyah, au sud du Kurdistan.
- Révolute d’Ahmed Pacha Baban en 1811 à al-Sulaimaniyah.
- Révolte de Siwas en 1819 contre l’Empire ottoman.
- Révolte de Mir Mohammad Pacha, Runduzi et Soran en 1834.
- Révolte des Kurdes yézidis à Shengal en 1843.
- Révolte Mir Badrkhan en 1846 à Botan, le dernier prince kurde qui a dirigé l’Emirat de Botan dans le nord du Kurdistan.
- Révolte Yazdan Sher en 1853 à Botan et Hakkari.
- Révolte Cheikh Obeid Allah al-Nahri dans Shamdainan et Botan en 1879.
- Révolution Hussein Badrkhan au Botan
- Révolte Al-Jalalin à Ararat contre les autorités ottomanes en 1905.
- Révolte du clan al-Mosoul s’étendit à Mosh et Warzrum en 1907.
- Révolte cheikh Abdul Salam al-Barzani en al-Mosoul en 1912. Le cheikh a été assassiné en 1912 après son retour d’Azerbaïdjan en mission avec Abdul Razzaq Badrkhan pour demander aide et soutien de la Russie.
- Révolte Kojkiri contre le Traité de Lausanne menée par Ali Shan Bek en 1923.
- Révolte du Cheikh Saeed Biranen 1925-1928 dans les régions d’Azrum, Dara Hini, Binkul et Amed.
- Révolte d’Ararat en 1929-1931 menée par le général Ihsan Nuri Pacha, le colonel Farzandah, Hesso Tili et les fils de Hussein Pacha, le chef des tribus Hassenan à Serhed.
- Révolte des Monts Sassoon et Malato sont menées par Abdel Rahman Agha de la famille Al Ali Younis en 1932.
- Révolte de Dêrsim dirigée par Sayed Reza al-Kurdi en 1937-1938.
- Soulèvement du PKK dans le nord du Kurdistan qui poursuit sa lutte jusqu’à présent.
Toutes ces révolutions kurdes se sont accompagnées de massacres commis par les Ottomans et l’occupation turque contre le peuple kurde, qui ont fait des centaines de milliers de victimes, ainsi que l’incendie de milliers de villages kurdes et le déplacement de millions de Kurdes de leur patrie.
Nouveaux massacres turcs contre le peuple kurde
En juin 1927, le Conseil turc a publié une loi selon laquelle tous les citoyens vivant en Turquie avec une minorité religieuse et ethnique seraient turquifiés, alors que certaines villes kurdes se révoltaient contre la décision du Conseil turc. La Turquie a commis des massacres dans certaines régions kurdes, y compris le massacre de Dêrsim et Zilan.
Le massacre de Zilan
Le massacre commis par l’Etat turc contre les Kurdes au Kurdistan du Nord (Bakur) en 1930, dans la période précédant le troisième mouvement du soulèvement Agirî alors que le peuple kurde se dirigeait vers la vallée de Zilan dans la région d’Arjish du gouvernorat de Wan pour échapper aux brutalités du régime et aux atrocités commises par l’armée turque : tuer, brûler et détruire les villages, et certaines sources officielles indiquent que le nombre des tués s’est élevé à 47 000 personnes.
Massacre de Dêrsim
Le massacre de Dêrsim a eu lieu entre 1937 et 1939 dans la région de Dêrsim après la destruction complète de la ville. Sur les décombres de la ville détruite, l’Etat turc a créé une autre province appelée Tunjeli. La résistance armée menée par Sayed Reza contre la loi de réinstallation et le transfert forcé de la population dans le cadre de la mise en œuvre par la Turquie de la politique de turkification à l’époque. C’est le plus grand soulèvement kurde en Turquie après la Révolution de Cheikh Saeed de 1925, au cours de laquelle des milliers d’Alaouites, de Kurdes et de nombreuses personnes ont été déplacés. Les historiens ont dit que le nombre total de morts était d’environ 14 mille Kurdes.
Le massacre de Roboski
Le 28 décembre 2011, les avions de combat turcs ont décollé de l’aéroport militaire d’Amed vers l’état de Şirnex. Des avions et des missiles turcs ont pris pour cible un convoi de civils kurdes, dont des enfants qui transportaient du carburant dans des bidons depuis le Kurdistan du Sud, près des villages de Roboski et Bi Jewhee, ce qui a entraîné un massacre important qui s’est ajouté aux massacres commis par l’Etat turc contre le peuple kurde non armé tout au long de son histoire sanglante basée sur le terrorisme, la négation et le meurtre. Le massacre a fait 36 morts et des blessés.
Le soulèvement de 2015 au Bakur et les massacres qui l’ont accompagné
Dans le cadre de la campagne de l’AKP d’Erdogan visant à briser la volonté du peuple kurde et à mettre fin à sa lutte pour ses droits, le régime d’Erdogan a commis des massacres contre les civils à Sur, Farqin, Basmil, Cizîr, Slubi, Hezex, Nisibin, Karburan, Kemkem et Gever en 2015.
« Soit ils abandonnaient, soit on leur coupait la tête « , a déclaré Erdogan, qui s’est fâché quand il a entendu les revendications légitimes du peuple kurde. 338 civils, dont 72 enfants, ont été tués après la déclaration d’Erdogan.
Le massacre de Shengal par Daesh soutenu par la Turquie
Le massacre des mercenaires de Daesh a été décrit comme un génocide contre les Yézidis en Irak. Ce génocide a eu lieu après la guerre entre les mercenaires et la région du Kurdistan dans le nord de l’Irak. Les forces Peshmerga se sont retirées de Shengal, un grand nombre de Yézidis, jusqu’à 5 000 personnes ont été tuées et des milliers de femmes yézidies ont été enlevées.
Le massacre d’Afrin, le deuxième Shengal commis par les mercenaires, officiellement dirigée par la Turquie
L’occupation turque, par ses attaques meurtrières contre le territoire d’Afrin, a répété le massacre commis contre les Kurdes yézidis à Shengal.
Les mercenaires utilisés par l’Etat turc dans ont attaqué Afrin avec la même idéologie, mais avec des noms et sous des bannières différents que ceux utilisés à Shengal. A Afrin, l’Etat turc et ses mercenaires ont pratiqué un nettoyage ethnique et des massacres contre le peuple kurde en plus de piller les maisons et les biens.
La Turquie veut répéter ces massacres contre les civils à Afrin. Plus de 10 massacres ont été commis par l’armée de l’air turque lors des raids aériens et des tirs d’artillerie, tuant 783 hommes et 207 femmes, selon les statistiques révélées par l’organisation des droits humains dans la région d’al-Jazira le 10 décembre 2018.
Alors que 153 personnes ont été tuées après l’occupation d’Afrin de différentes manières, dont 36 femmes et 54 enfants. Selon les statistiques, le nombre de kidnappés a atteint 623 personnes, et 55 cas de viols par les soldats turcs et les mercenaires de l’armée d’occupation turque.
La plupart de ces massacres ont visé les civils, y compris les enfants et les femmes, sans parler des meurtres de civils dans les villages qu’ils occupaient, et de nombreuses vidéos et photos l’ont prouvé par leur diffusion sur les réseaux sociaux.
C’est le lien entre l’ancienne et la nouvelle histoire sanglante des meurtres, pillages et génocides. Les mêmes méthodes utilisées par les Ottomans sont appliquées aujourd’hui.
Le fait que l’occupation turque ait installé les familles de ses mercenaires dans les villages et les villes qu’ils occupent est une preuve claire et explicite du génocide contre les habitants d’Afrin que l’armée d’occupation turque tente d’appliquer.
Le danger de la mentalité ottomane qu’Erdogan applique dans la région
Erdogan respire les flammes des conflits ethniques et sectaires au Moyen-Orient, complétant l’ancienne politique ottomane. Il cherche à changer la démographie de la région en poussant la population autochtone à migrer par des politiques d’intimidation.
Il utilise également les peuples de la région en fonction de ses propres intérêts, stimule la question du retour du califat islamique dans l’esprit des musulmans sunnites et prétend être l’étincelle qui va restaurer ce califat. Selon ces arguments, il intervient dans les pays voisins, tout en répétant l’histoire sanglante des Ottomans dans le nord du Kurdistan et Rojava (nord de la Syrie).
Plus d’une fois, Erdogan a déclaré : « Ils nous ont forcés à accepter les frontières actuelles. Lausanne n’a pas été une victoire pour nous. Soit la Turquie grandit, soit elle rapetisse ». Erdogan parle à nouveau de la frontière entre Alep et Mosoul. Selon Erdogan, les régions du Rojava / nord de la Syrie et le Bashûr / nord de l’Irak étaient censées faire partie de la carte turque. Là où ils ont commis dans ces régions des dizaines de massacres et tué des milliers de personnes.
Par conséquent, la présence du Parti de la justice et du développement (AKP) et d’Erdogan dans la région constitue une menace grave et permanente pour l’Irak, la Syrie et le Moyen-Orient, créant des crises constantes et des contradictions entre les composantes de la région.
La répétition de l’histoire sanglante ottomane au Moyen-Orient ramène la région à des siècles en arrière, détruit les civilisations et pille à nouveau les biens des pays.