AccueilEuropeFranceQuand un Kurde apatride se soucie pour Gérard Dépardieu

Quand un Kurde apatride se soucie pour Gérard Dépardieu

Ahmet Zirek, Kurde apatride vivant en France, s’adresse à Gérard Dépardieu, l’acteur français accroc aux passeports des pays peu fréquentables (Russie, Turquie…) alors que personne ne le chasse de son pays d’origine.

Voici la lettre de Zirek :

LETTRE FERMÉE À L’AMI GÉRARD DEPARDIEU, AVANT SON VOYAGE AU PAYS DES MERVEILLES

Gérard,
Le pays où tu vas recevoir une nouvelle nationalité factice, va t’offrir ton passeport sur un plateau d’or, dans un palais de chimères. 
Là où tu seras obligé de fermer ta grande gueule. 
Fais attention mon Gérard. Il y a 38 ans, 1 mois , 3 jours, 23 heures et 56 secondes, simplement parce que, comme toi, j’avais fait monter ma grande gueule sur les planches, ce même pays m’a déchu de ma fausse nationalité et condamné à cet enfer de Par(ad)is d’exil.

Gérard, 
Métier de magie, de paradoxes et de tartufferies, je ne sais toujours pas pourquoi, tu as pu, toi, jouer le comédien pissant sur le tapis d’un avion. Alors qu’à moi, il m’est toujours interdit de pisser librement sur la terre de mon enfance…

Pétarue, 
Si tu veux vraiment devenir un « citoyen du monde », crois moi, c’est très simple. Déchire tous tes passeports, toutes tes cartes d’identités et fais comme moi, demande officiellement aux Nations-Unies le statut d' »apatride » ». Promis, je serais ton témoin et t’accompagnerais dans ces absurdes démarches administratives.

Alors, ensemble, nous pourrons monter sur scène. Ou bien devant les caméras. Ou même place Jean Paul Sartre -Simone de Beauvoir, à côté de chez toi. Et c’est avec nos cœurs et nos voix venues des tripes, que tous les deux nous crierons :
« Pauvre petit Homo Sapiens, tu as trahit la terre. Tu n’a pas compris le sens de la vie. Tu t’es trahis toi même. 
Supprimons toutes les frontières, toutes les religions, toutes les idéologies. Tout ce que l’homme a créé. 
Car nous ne sommes qu’une toute petite poussière de l’algorithme d’un orgasme qui vient, et qui va, vers un exil sans fin. »
Après ce coup de gueule, autours d’un verre de Château Tigné, nous nous marrerons de la bêtise humaine. Et, dans la rue Cherche Midi, comme dans les Valseuses, nous pisserons un bon coup sur les pavés de Paris.

Allez Gérard,
Arrête tes conneries. Ne me déçois pas. Avec nos grandes gueules, restons les fous du village, et ne devenons pas les clowns du Sultan.

Avec l’espoir que ce ne soit qu’une nouvelle « fake news »…

Que l’exil te bénisse.

Amitiés.

Zîrek