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En 1989, l’homme politique kurde, Qasimlo fut assassiné à Vienne en toute impunité

Le 13 juillet 1989, l’homme politique kurde, « Abdul Rahman Ghassemlou [ou Abdulrahman Qasimlo] et deux de ses collaborateurs ont été assassinés à Vienne par des « émissaires » iraniens au cours des « pourparlers de paix ». Près de 30 ans après, ce crime d’État n’a malheureusement pas été sanctionné. Les exécutants identifiés, munis de passeports diplomatiques, ont pu librement quitter l’Autriche pour regagner l’Iran où ils ont été félicités et promus. La justice autrichienne n’a pas cherché à élucidé ce terrorisme d’État au cœur de l’Europe. Au-delà de cette injustice, qui reste encore très vive dans la mémoire collective kurde, le message politique du Dr. Qasimlo, les idéaux qui ont guidé son combat pour l’émancipation du peuple kurde, pour un Iran démocratique et laïc respectueux de sa diversité politique, culturelle et linguistique gardent toute leur actualité au Kurdistan, en Iran et au Proche-Orient. » (texte via Institut kurde de Paris)
 
QUI ÉTAIT QASIMLO
 
Né à Urmia, d’une riche famille féodale, Qasimlo a fait ses études à Urmia, Téhéran, puis à Parsi, en France. Il est retourné au Kurdistan en 1952 à la fin de ses études.
En 1973, lors du troisième congrès du PDKI, il fut élu au poste de secrétaire général du parti, poste auquel il fut réélu plusieurs fois jusqu’à son assassinat. En 1979, son parti a soutenu la révolution. Khomeiny qualifiait d’opportuniste la participation tardive des Kurdes du PDKI à la révolution iranienne. Des militants appartenant au parti avaient pris le contrôle des camps militaires dans les régions kurdes. Khomeini a demandé à tous les groupes armés de faire partie d’une organisation révolutionnaire et a demandé aux militants kurdes de rendre leurs armes. Ghassemlo a exigé l’autonomie des Kurdes et a refusé de déposer les armes. La majorité des Kurdes ont boycotté le référendum pour la nouvelle constitution qui a été adopté à une écrasante majorité. Après deux confrontations sanglantes entre les Kurdes et les forces loyales à Khomeiny, la rébellion kurde s’est transformée en guerre. Peu de temps après le début de la rébellion armée kurde, Khomeiny a déclaré une « guerre sainte » contre les Kurdes. Ce fut le début de la confrontation des partis politique kurdes et du nouveau régime, qui aboutit à une défaite militaire et à la répression politique des Kurdes par le gouvernement central. Des milliers d’exécutions ont eu lieu au Kurdistan Est (Rojhelat) pendant la rébellion.
 
En 1988, après la fin de la guerre Iran-Irak, le gouvernement iranien a décidé de rencontrer Qasimlo. Plusieurs réunions se sont tenues à Vienne, fin 1988, début 1989. Une autre réunion a été organisée le 13 juillet, toujours à Vienne.
 
La délégation de Téhéran était composée des mêmes membres lors des rencontres précédents : Mohammed Jafar Sahraroudi et Hadji Moustafawi, en plus d’un nouveau membre : Amir Mansur Bozorgian. Les Kurdes avaient également une délégation de trois hommes : Abdul Rahman Ghassemlo, son assistant Abdullah Ghaderi Azar (membre du Comité central du PDKI) et Fadhil Rassoul, qui avait joué le rôle de médiateur.
 

Le lendemain, 13 juillet 1989, dans la pièce même où la négociation a eu lieu, Ghassemlo, son assistant Ghaderi Azar et Rassoul ont été exécutés. Hadji Moustafawi a réussi à s’échapper. Mohammad Jafar Sahraroudi, légèrement blessé, a été autorisé par l’administration autrichienne à partir. Amir Mansur Bozorgian a été libéré après 24 heures de garde à vue.

Ghassemlo a été enterré au cimetière de Père Lachaise, à Paris. Sa tombe se trouve à la 76ème division, 14ème ligne, face à la 36ème division, 1ère tombe à partir de la 36 ème division.

Pour plus d’information sur l’exécution de Qasimlo, voir l’article de Chris Kutschera ici