AFRIN – Suite aux attaques d’invasion de l’Etat turc et de ses alliés d’Al-Qaeda, Daesh et Al-Nusra contre Afrin, l’Etat turc continue de commettre des crimes dans la région.
D’une part, l’État turc installe des mercenaires évacués de Ghouta Est et d’autres provinces syriennes pour changer la démographie de la région, conformément à ses accords avec la Russie. D’autre part, il intensifie l’oppression, avec l’aide des collabos kurdes, à l’encontre des civils d’Afrin restés dans la région.
Î.N.E., qui ne voulait pas quitter son village après les attaques d’invasion de l’Etat turc mais devait partir et se rendre à Shehba lorsque l’oppression est devenue trop lourde à supporter a parlé à ANF des pratiques dans la ville.
Î.N.E. a déclaré que l’État turc et ses mercenaires appliquent des couvre-feux à l’échelle de la ville, enlèvent et torturent quotidiennement des citoyens. Une femme nommée N.C., qui se trouve encore dans un village d’Afrin, a déclaré que les membres des partis du Conseil national kurde syrien (ENKS) ont fait du porte-à-porte avec les mercenaires et les soldats turcs.
« Ils ont pillé notre propriété »
Î.N.E. a dit qu’il ne voulait pas quitter ses terres pendant l’invasion et a été laissé seul dans son village, mais a été forcé de partir il y a deux jours lorsque les mercenaires sont venus l’interroger : « Toute ma famille est partie, mais je ne voulais pas abandonner mes terres et je suis resté dans le village. Ils sont venus m’interroger, ils ont dit que j’avais une arme. Je leur ai dit que non. Puis j’ai pensé que les mercenaires ne me laisseraient pas seul, et il y a deux jours, nous sommes partis avec un groupe d’habitants d’Afrin. On a rencontré des mercenaires en chemin. Ils ont exigé de l’argent, 5.000 lires turques chacun. Nous n’avions pas cet argent. Nous avons donné ce que nous avions, ils nous ont laissés partir, et nous avons quitté le village. »
Le couvre-feu se poursuit
Î.N.E. a déclaré que les mercenaires, ne se mêlaient pas beaucoup à la population quand ils sont arrivés, pour être acceptés, mais maintenant, ils commencent à interroger tout le monde et un couvre-feu a été instauré tous les jours après 20h00 : « Ils sont venus et ont pris mon frère au milieu de la nuit. Ils l’ont torturé, puis l’ont laissé partir. Ils ont dit qu’il n’a pas respecté le couvre-feu. Nous n’avons pas pu quitter la maison après 20h00, nous ne pouvions aller nulle part en dehors de notre village« .
Certains agissent comme informateurs
Î.N.E. a déclaré que certains Kurdes coopèrent avec les mercenaires et l’armée turque : « Certaines personnes sont leurs informateurs et espions. Par exemple, ils sont venus dans notre village et ont dit que le chef du village avait des armes. Quelqu’un a dénoncé le chef. Ce ne sont pas les mercenaires qui nous font le plus de mal mais les traîtres à l’intérieur. Parce que les mercenaires sont déjà l’ennemi, ils font ce que font les ennemis, mais les traîtres à l’intérieur font beaucoup plus de mal. »
Bestiaux volés
Î.N.E. a dit que beaucoup de résidents ont été faits prisonniers par les mercenaires et que les villageois ne savent pas où ils ont été emmenés. Il a également dit que les biens de la population ont été confisqués : « Ils ont pris 22 bestiaux de mon neveu. Ils sont juste venus et ont pris les animaux. Ils pillent tous les villages. Certaines familles d’Eyn Darê et Basûtê voulaient rentrer chez elles, mais les mercenaires les ont chassés. Ils n’avaient pas le droit de rentrer chez eux. »
Les membres de l’ENKS donnent des informations
N.C. a parlé à ANF par téléphone disant que les mercenaires fouillaient toutes les maisons du village et que les personnes qui les accompagnent leur fournissent des informations sur les villageois et que ce sont les membres de l’ENKS. A la lumière des informations fournies par les membres de l’ENKS, les mercenaires pillent et brûlent les maisons des combattants desnYPG/YPJ et des familles kurdes patriotes. Les soldats turcs accompagnent les membres de l’ENKS pendant le pillage et les regardent le faire.
De nombreuses personnes enlevées
N.C. a déclaré que de nombreux citoyens ont été enlevés par des mercenaires et l’armée turque et emmenés dans un endroit inconnu : « Nous ne savons pas où ces personnes ont été emmenées. Mais certains disent qu’elles ont été emmenés à Azaz et jugées là-bas. Les mercenaires rassemblent maintenant les habitants sur les places des villages et leur imposent leurs lois. Ils disent qu’ils vont mettre en place des conseils dans les villages. Ils agissent de concert avec l’ENKS. »
Les habitants d’Afrin sont extorqués
N.C. a déclaré que l’État turc et les mercenaires ne laissent pas les gens rentrer chez eux et exigent de l’argent. Une famille du village de Basûtê, dans le district de Sherawa à Afrin, n’a pas été autorisée à rentrer chez elle avant d’avoir payé 300 000 lires syriennes. Les villageois sont extorqués et obligés de payer des « derîbe » (impôts), et s’ils ne paient pas, leurs biens sont confisqués.