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Lancement de la campagne « Un arbre pour Shengal »

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NATURE – Une campagne de reboisement de Shengal a été lancée afin d’aider les Yézidis à se reconstruire après le génocide qu’ils ont subi des mains de DAECH en 2014. Le projet inclut un « jardin des femmes » pour aider les rescapées de DAECH « à atténuer et à surmonter les traumatismes qu’elles ont subis ».
Fin octobre, le Comité de reconstruction de l’autonomie locale de Sinjar et Women for Justice e. V. avec Aktion Hoffnungsungsschimmer e. V. ont lancé la campagne « un arbre pour Shengal » afin de planter des arbres dans la région yézidie plutôt désertique.
 
Les Yézidis de la région de Sinjar (Shengal) sont connus pour rester fidèles à leur mode de vie d’origine avec leurs coutumes et traditions traditionnelles.
 
Leur pays est leur identité et la preuve de leur existence. C’est aussi la seule source de leur vie économique et de leur survie. Les Yézidis tirent leurs revenus de leurs vergers et potagers, où ils cultivent des tomates, des concombres, des olives, des grenades et du vin, mais aussi du blé et de l’orge.
 
Ils ont une excellente expérience dans l’agriculture, acquise et transmise au fil des générations, et l’amour des Yézidis pour leur terre et sa culture est évident dans de nombreux endroits. Le sol de Shengal est très fertile et donc propice à la culture de nombreuses plantes.
 
En août 2014, l’État islamique a occupé Shengal et a commis un génocide et un féminicide contre la population yézidie (Êzdî) en tuant et en enlevant des milliers de personnes.
 
Les prometteurs de la campagne rappellent que plus de 400 000 Yézidis ont été déplacés et sont toujours sans abri aujourd’hui. Les terres agricoles et les plantations ont été largement incendiées par l’Etat islamique, des puits d’eau potable ont été détruits. Depuis lors, les survivants se battent pour la justice. Pour beaucoup d’entre cela inclut la reconstruction de leur région. Des décennies de destruction de la nature et les effets du raid ont dévasté de vastes zones de Shengal où il y avait une nature verdoyante.
 
Pour les Yézidis, qui retournent progressivement dans leur patrie depuis 2016 et de plus en plus depuis le printemps 2020, les moyens de subsistance agricoles doivent être rétablis, car ils fourniraient non seulement de la nourriture, mais aussi créeraient des emplois. Les champs qui étaient en jachère jusqu’à présent peuvent permettre à de nombreuses familles de cette région à subvenir à leurs besoins en fruits, légumes et en céréales. Un environnement sain et naturel est également, et en particulier, d’une importance capitale pour le rétablissement et la guérison des personnes traumatisées.
 
Les femmes yézidies sont explicitement impliquées dans ce projet en recevant une formation en botanique où elles apprennent à sélectionner, planter et entretenir les arbres. Ainsi, elles géreront les plantations d’arbres fruitiers de manière indépendante. et en coopération à long terme, ce qui garantira leur indépendance économique et renforcera le rôle des femmes dans la société en général.
 
De plus, une zone des plantations sera utilisée comme « jardin des femmes ». Une retraite protégée dans la nature sera créée pour les aider à atténuer et à surmonter les traumatismes qu’elles ont subis.
 
Ce projet vise à réaliser la plantation d’arbres: des arbres sur les pentes des montagnes pour réduire ou prévenir les dégâts d’érosion; arbres pour plantations fruitières; arbres pour parcs et jardins pour créer des zones de loisirs pour les personnes les plus traumatisées; planter des arbres dans les avenues, en particulier le long des routes principales, pour améliorer le micro et macro climat.
 
Les plantations peuvent devenir une source de revenus pour de nombreuses familles.
 
Les plantations sont essentielles à la revitalisation visible de la région de Sinjar, créant de grandes zones vertes dans le désert et les zones arides, améliorant la qualité de l’air et du sol à travers les arbres et embellissant les villes et les villages.
 
Les promoteurs ont terminé leur déclaration en soulignant qu’ « il ne faut pas oublier qu’il est désormais prouvé scientifiquement que les arbres ont une influence positive et intensive sur la santé physique et mentale des gens. C’est également un facteur à ne pas sous-estimer au vu d’une population traumatisée. » (Via ANF)
 
Vous pouvez faire un don à la campagne de reboisement de Sinjar
 
Le don peut être envoyé à:
 
Women for Justice e. V.
 
IBAN: DE18 2505 0180 0910 4550 66
 
BIC: SPKHDE2HXXX
 
Sparkasse Hanovre
 
Don pour: 1tree4Sinjar (un arbre pour Sinjar)

L’université de Kobanê à l’heure de la pandémie du coronavirus

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ROJAVA – Les Kurdes syriens sont durement touchés par la pandémie du COVID19 qui a fait des centaines de morts, obligeant les autorités à imposer un couvre-feu de plusieurs semaines.
 
Pour ne pas pénaliser ses étudiants, l’université de Kobanê, qui a commencé l’éducation en ligne après le couvre-feu déclaré qu’en raison de l’augmentation des cas de coronavirus à Kobanê, qu’elle continuera à fournir une éducation en ligne tout au long de la crise sanitaire en cours.
 
Un couvre-feu a été déclaré après l’augmentation récente de cas de COVID dans le canton kurde de Kobanê. Après le couvre-feu, de nombreux établissements d’enseignement sont passés à l’enseignement en ligne.
 
L’Université de Kobanê est également passée à l’enseignement en ligne, garantissant ainsi que les étudiants ne manquent pas leurs cours.
 
Le co-vice-président de l’Université de Kobanê, Şervan Müslim, a souligné qu’ils continueront à suivre l’enseignement en ligne afin que les étudiants ne restent pas à l’écart de l’éducation. Notant qu’ils fournissaient auparavant une formation en ligne, Muslim a déclaré qu’ils avaient réussi à minimiser les problèmes rencontrés lors de la période d’urgence précédente.
 
Déclarant que les enseignants suivent de près les étudiants dans l’enseignement en ligne, Müslim a déclaré qu’ils travaillaient constamment pour améliorer la qualité du service.
 
 

Quand on préfère que les médias occidentaux ne parlent pas des Kurdes

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Les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan d’Iran) tentent de survivre à la pauvreté extrême que les mollahs leur ont imposée depuis des décennies en faisant du commerce « transfrontalier » avec leurs frères d’Irak ou de Turquie sous les balles des pasdarans ou des soldats turcs qui les tuent régulièrement. Pour information, depuis 2010, les forces iraniennes ont tué plus de 700 kolbars kurdes, en ont blessés 1 600 autres autres, en toute impunité.
 
Les hommes qui font ce métier de kolbarie sont appelés Kolbars en kurde. Ils portent de lourdes charges de marchandise sur le dos sur des dizaines de kilomètres entre les Kurdistan du Sud, du Nord et de l’Est. Les plus chanceux d’entre-deux portent la marchandise sur le dos de mulets ou chevaux, abattus également par des pasdarans ou les soldats turcs… 
 
Ce commerce est sois disant interdit par les mollahs mais il est toléré par les pasdarans à coup de pots de vin exhorté aux commerçants kurdes. Mais ces bakchichs n’empêchent aucunement les gardes iraniens à tuer des kolbars de temps à autre, car après tout, il ne s’agit que de satanés Kurdes qui ne veulent pas s’assimiler à l’identité perse et qui s’entêtent à vouloir vivre libres sur leurs terres en parlant leur propre langue et vivant selon leur culture !
 
Privés de leurs propres richesses pillées par le régime iranien colonialiste et empêchés de développer des entreprises qui donnera du travail à la population locale, de nombreux Kurdes, mêmes ceux qui ont fait d’études supérieures, n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers ce commerce transfrontalier extrêmement dangereux qui leur coute la vie pour ne pas mourir de faim. Ils traversent les sentiers montagneuses dangereux, transportant du tabac, des vêtements et du thé, et des colis lourds, souvent les dépassant de plus d’un mètre au-dessus de leurs épaules, traversent la frontière avec les marchandises sur le dos.
 
Bien évidement, les crimes des pasdarans visant les civils kurdes ne sont pas couverts par les médias occidentaux qui estiment qu’il y a d’autres sujets plus importants que les Kurdes dans le monde. Soit ! Mais comment ne pas réagir quand on tombe sur un article signé par un journaliste iranien parlant des kolbars comme si c’était des truands armés sans loi ni fois qui se font de l’argent en défiant les autorités ! En effet, ce journaliste du nom Alijani Ershad a publié un article mensonger faisant passer ces miséreux kolbars pour des bandits sur le site d’information France24. 
 
Admirez la présentation des kolbars par Ershad :

« La crise financière qui touche l’Iran a entraîné l’apparition d’un curieux phénomène à la frontière avec l’Irak, région principalement peuplée par les Kurdes : le trafic de moutons. Une activité qui rapporte gros à certains propriétaires, mais coûte à ceux qui s’y risquent sur le terrain : les affrontements entre les trafiquants et la police iranienne ont déjà blessé plusieurs habitants et entraîné l’arrestation d’une dizaine de personnes dans la région. »
 
« Langue locale » à la place de « langue kurde »
 
Le monsieur qui parlent d’ « affrontements » entre des kolbars – qui ne sont pourtant par armés et qui se font abattre comme des lapins – et des pasdarans, écrit au sujet de l’origine du mot « kolbar »: « Dans la région, les contrebandiers sont appelés des « kulbar » en langue locale (…). » Admirez aussi le coup de maître pour éviter de dire que c’est un mot kurde. Mais non, il faut dire « langue locale », rester vague, sinon, le lecteur pourrait avoir la curiosité de savoir plus sur les Kurdes en Iran et apprendre que ces derniers sont discriminés en Iran et que ce qu’ils font ce n’est pas du banditisme mais des tentatives désespérées de survie ! 
 
Quand on voit de telles contre-vérités au sujet des Kurdes dans les médias occidentaux, on se dit finalement qu’il vaut mieux que les médias occidentaux continuent à ignorer les Kurdes que leurs oppresseurs coloniaux veulent assimiler à tout prix. 
 
*Depuis 2010, les forces iraniennes ont tué plus de 700 kolbars kurdes
 
Selon Hengaw, une organisation kurde des défense des droits humains et observateur des conflits, des gardes-frontières iraniens ont tué au moins 702 Kulbar au cours des 12 dernières années et en ont blessé plus de 1 600 autres, principalement par balles directes.
En plus de cela, 120 Kulbar ont également disparu dans le terrain montagneux accidenté des zones frontalières. Parallèlement à ces morts, les kolbers sont également victimes d’explosions de mines terrestres qui seraient des vestiges de la guerre Iran-Irak des années 80.
Selon les données d’Hengaw, à partir de 2010 :
en 2010, 45 Kulbar tués, 110 blessés;
en 2011, 79 tués, 181 blessés;
en 2012, 60 tués, 201 blessés;
en 2013, 81 tués, 190 blessés;
en 2014, 73 tués, 140 blessés;
en 2015, 70 tués, 55 blessés;
en 2016, 49 tués, 47 blessés;
en 2017, 78 tués, 148 blessés;
en 2018, 71 tués, 160 blessés,
en 2019, 55 tués, 133 blessés;
en 2020, 41 tués, 125 blessés jusqu’à présent
Les lois iraniennes dictent que les gardes-frontières ne peuvent tirer avec leurs armes que s’ils pensent que l’intrus est armé et dangereux et qu’après avoir observé les trois procédures suivantes: ils doivent donner un avertissement verbal; ils doivent tirer en l’air; et alors seulement ils sont autorisés à viser le bas du corps d’un suspect avec des coups de feu.
Les défenseurs des droits humains se plaignent du fait que le libellé de la loi est vague, ce qui la laisse ouverte à une interprétation large.
Avec autant de personnes, en particulier celles qui vivent dans les zones rurales de la région kurde d’Iran, qui dépendent du travail de Kulbar comme principale source de revenus, Hengaw dit que Téhéran doit trouver une solution radicale au problème, dont la légalisation de la kolbarie.

La Turquie aurait envoyé des colons syriens au Haut Karabagh

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Il y a plus de 2 ans, les Kurdes syriens ont prévenu le monde en déclarant que les régions syriennes occupées par la Turquie et ses alliés islamistes étaient devenues des pépinières de jihadistes, en vain. La communauté internationale n’a pas réagi devant une telle mise en garde.
 
Depuis, la Turquie a exporté de ces pépinières de jihadistes des milliers de combattants vers la Lybie et des centaines d’autres vers le Haut Karabagh pour soutenir l’invasion de la région arménienne d’Artsakh par l’Azerbaïdjan.
 
Aujourd’hui, on affirme que la Turquie ne s’est pas contentée d’envoyer uniquement des combattants et des armes pour l’invasion du Haut Karabagh. Elle y aurait également envoyé des dizaines de familles de Syriens et de Turkmènes depuis les zones syriennes qu’elle occupe dans le but de changer la démographie de la région. Une bonne vieille recette qu’elle a déjà utilisée au Kurdistan, dont à Afrin, et dans le nord de Chypre… 
 
Cette information donnée par « Sky News Arabia » nous a été rapportée par le site Armenews qui a traduit l’article en français. Extrait : 
 

« Shafen Al-Khabouri a indiqué que le changement démographique n’est pas une nouvelle approche pour le gouvernement turc, comme il l’avait précédemment appliqué dans le nord-est de la Syrie, dans la ville d’Afrin, qui ne compte maintenant que moins de 7% de ses habitants d’origine, et ils veulent répéter l’expérience au Karabakh.Il a souligné que la « République du Kurdistan rouge » était une république autonome appartenant au gouvernement de l’Azerbaïdjan, qui a été établie au début de l’ère de Lénine le 7 juillet 1923 et s’est terminée tragiquement le 8 avril 1929, et sa capitale était Lachin, et comprenait les villes de Kalbagar et Qubadli, qui sont aujourd’hui situées dans la région. Le Haut-Karabakh est effectivement occupé par l’armée turque et ses mercenaires. « 

Dans le contexte, Lamar Arkandi, un chercheur sur les groupes terroristes, dit que le gouvernement turc travaille actuellement à transférer des familles syriennes des villes du nord-est de la Syrie, en particulier Afrin, vers la région du Haut-Karabakh, après le retrait des forces arméniennes et la remise de certaines parties à l’Azerbaïdjan, afin d’effectuer un changement démographique dans la région après leur avoir promis d’acquérir la citoyenneté azérie. »

Les politiques misogynes et la violence masculine au Kurdistan et dans le monde

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A l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes, un collectif de femmes kurdes et turque réunies sous le nom « La plateforme révolutionnaire de lutte » a publié un communiqué dressant un tableau tragique des féminicides, des violences masculines et étatiques visant les femmes en Turquie et au Kurdistan. Elles déclarent qu’elles sont décidées à mettre fin à ces violences et prendre leur vie en main.

Voici le communiqué publié par la plateforme révolutionnaire de lutte:

« Les politiques misogynes et la violence masculine
 
Les femmes ont été acceptées, non seulement dans la Turquie d’AKP, mais presque dans toute l’histoire, dans la mesure où elles jouaient les rôles sexués qui leurs étaient réservés. Lorsqu’elles sont sorties des rôles sociaux qui leur étaient assignés et ont voulue tenir têtes à cette discrimination sexiste, elles ont été déclarées « ennemies ».
 
Le maintient de la femme dans les limites tracées ne se borne pas à son rôle de reproduction sociale. Dans la hiérarchie sociale, les femmes occupent également une place critique dans la transmission des codes idéologiques très importants pour le système. La bourgeoisie et ses représentants assument des rôles particuliers dans la militarisation de la société, en gardant en vie l’accumulation du chauvinisme et de la réaction historique. Garder les masses de femmes sous contrôle pour répondre à ce besoin acquiert naturellement une importance et une signification particulières.
 
La femme est chargée de missions importantes telles que la garde de la famille, faire la gendarme de l’homme, et l’éducation des enfants avec des valeurs qui garantiront la «survie» du système.
 
Pour cette raison, le rôle de la femme est « vital ». Rester là où elle est enchaînée, resserrer ses chaînes à chaque fois qu’elles se desserrent est une d’une importance vitale, et c’est le cas de tous les capitalistes et États du monde.
 
La crise secouant le culte de la domination des hommes, l’institution familiale et la crise des relations habituelles entre les deux sexes ne se trouvent pas seulement dans des pays comme la Turquie, elle secoue l’ensemble du système capitaliste impérialiste.
 
Bien qu’il y ait des différences, le problème est le même au niveau mondial. Mais historiquement, à tous les égards, l’un des problèmes des femmes à partir d’une crise sociale globale se transformant en triangulation de la crise dans un pays comme la Turquie s’aggrave davantage avec la crise. Cela devient de plus en plus chaotique en combinant la religion de l’AKP et l’accumulation réactionnaire historique avec son utilisation comme outil idéologique.
 
Des scènes apocalyptiques d’une Turquie balayée par le fascisme d’AKP-MHP
 
Officiellement, une hausse de 1400 % de meurtres de femmes, et 700 % de maltraitance d’enfants ont été constatés en Turquie. Le nombre de dossiers de harcèlement sexuel portés devant les tribunaux au cours des 15 dernières années est de 200 000.
 
Depuis l’arrivée de AKP au gouvernement, c’est-à-dire il y 18 ans, l’AKP, qui tente de construire un nouveau mode de vie et de façonner la société à travers les femmes, tente de faire avancer les politiques discriminatoires, répressives et sexistes.
 
Son objectif principal était la soumission des femmes et de leur imposer une obéissance absolue, de les objectiver en les dépossédant de leur identité, de punir toutes les autres attitudes et comportements avec des formes violentes, et d’essayer de répandre cela dans la société.
 
Au début de son pouvoir, l’AKP avait adopté une politique plus modérée concernant les droits des femmes afin d’être bien vu par la société.
 
Avec une loi promulguée en 2003, il a instauré le principe de l’égalité de rémunération entre hommes et femmes en interdisant la discrimination salariale liée au genre. En 2005, le viol dans le cercle familial a été considéré comme un crime.
La définition du « consentement » a été supprimée dans les abus sexuels sur enfants et la peine a été aggravée.
 
À partir de 2007, « l’importance des femmes pour la survie de la famille » a commencé à être soulignée. En 2011, le Ministère responsable de la femme a été rebaptisé en Ministère de la famille et des politiques sociales. Mais l’AKP ne s’est pas contenté de cela, il l’a transformé en ministère de la Famille, du Travail et de la Sécurité sociale en 2018.
 
À partir de 2016, le gouvernement a mis en place des règlements afin de légitimer le viol des enfants par le mariage en disant qu’il y a des « victimes de mariage» (des hommes qui se retrouvent en prison pour s’être mariés avec des filles mineures).
 
L’AKP attend l’occasion pour faire passer la loi qui amnistiera 10 000 hommes dans les prisons, pour avoir séquestrer et violer les enfants, D’après les données du ministère de la Justice, au cours des 10 dernières années, 145 939 enfants ont été recensés comme ayant étaient victimes de « rapports sexuels avec des mineurs ».
 
L’AKP a créé la « Commission du divorce » au Parlement. Afin de renforcer l’institution familiale, il a pris une série de mesures telles que rendre le divorce difficile, limiter dans le temps le droit à la pension alimentaire pour la femme, essayer d’empêcher les femmes d’avoir leur part de 50 % du régime de propriété, chercher à placer le service d’orientation et de conseil psychologique pour la famille sur une base religieuse qui a été mis en pratique d’ailleurs.
 
Les politiques et les actes qui ciblent les LGBT, accompagnées de discours définissant l’homosexualité comme une maladie, ont fait en sorte que les hommes assassinent les transsexuelles comme le faisait Daech.
 
Après avoir lutté pendant des années, les femmes ont réussis à mettre à l’ordre du jour « La Convention d’Istanbul », mais par la suite, l’ AKP, avec sa politique réactionnaire, discriminatoire et misogyne, a commencé à empêcher la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul et à annoncer qu’il ne ratifiera pas cette convention.
 
Les femmes : une dynamique de résistance qui ne peut être réduite au silence
 
Que ce soit en Turquie ou au Kurdistan, ils ont élargi leur haine qu’ils nourrissaient envers les femmes qui ne cessent de lutter pour leurs droits, malgré le gouvernement fasciste, à toutes les femmes qui osent dire « je ». Le massacre des femmes est devenu une politique officielle qui inclut toutes les femmes qui violent les limites établies par l’ordre.
 
Encore une fois, l’AKP défie les femmes en disant que « celles qui franchissent les limites seront tuées ». La « Convention d’Istanbul » qui est restée lettre morte car aucune application n’a été effectuée, est une issue importante dans cette lutte acharnée.
 
C’est une lutte sérieuse pour faire en sorte que la convention qui assure la sécurité de la vie et la protection relatives aux femmes qui sont victimes de violence et de viol, aux enfants qui sont maltraités, violés, aux segments de la société qui sont victimes de discrimination en raison de leurs orientations sexuelles ou de leurs différences ethniques … Il est évident que cela sera possible avec le changement social.
 
L’AKP dit : « cette convention brise l’unité familiale, expose les hommes à la persécution de la pension alimentaire. De plus, les femmes se tournent vers le divorce ou d’autres choses parce qu’elles obtiennent le pouvoir du contrat, et c’est la principale raison de leur meurtre. » On parle de « perturber l’unité familiale » ou de « provoquer des meurtres ». Pour cette raison, ils protègent les meurtriers des femmes avec une politique d’impunité. Même le processus de poursuite des meurtriers après les meurtres délibérés et brutaux de femmes exige de grandes luttes. Même si les faits sont si clairs, ils discutent maintenant de se retirer de la convention qu’ils n’ont pas encore mise en œuvre.
 
Il a été convenu que cette convention est basée sur la philosophie selon laquelle la violence à l’égard des femmes est le résultat de l’inégalité entre les hommes et les femmes et de la discrimination à l’égard des femmes. Cette philosophie est le point central de l’approche hostile du pouvoir et des cercles fascistes réactionnaires, qui ne peuvent tolérer l’égalité des femmes avec les hommes et considèrent les femmes comme une esclave qui doit seulement obéir à l’homme.
 
Il s’agit d’amener la définition de la violence contre les femmes au-delà de la violence physique visible au plan de la violence économique, sexuelle et psychologique. La Convention étend la portée de la lutte contre ces formes de violence avec quatre approches de base consistant en « politiques de prévention, de protection, de poursuites et de soutien ».
 
Les femmes qui veulent décider de sa propre vie deviennent une cible à abattre.
 
Rien qu’en octobre dernier, 27 femmes ont été assassinées. Ces politiques, qui ont ouvert la voie au meurtre de femmes et au viol d’enfants dans un enfer où le féminicide a augmenté de 1 400%, sont soutenues par la justice avec des décisions qui protègent les auteurs avec le bouclier du « bon comportement ».
 
Les femmes se sont rebellées contre le fascisme de l’AKP-MHP, ne se sont pas tues, n’ont pas obéi. Elles ont fait reculer l’État fasciste quand celui-ci a tenté de faire passer de lois réactionnaires, qu’il a voulu se retirer de la Convention d’Istanbul, et sont devenues la principale dynamique de résistance.
 
La résistance inexorable du peuple kurde, des femmes et les « politiques de guerre spéciales »
 
L’AKP est dans une attaque désespérée contre le peuple kurde, ses représentants politiques, les institutions et les militantes depuis le tout début. Le niveau de cette agression a augmenté ces dernières années. Le HDP, le DBP, leurs coprésidents, les parlementaires, les co-présidents municipaux et les femmes du mouvement des femmes kurdes ont été arrêtés et emprisonnés.
 
La misogynie et les politiques sexistes semblaient si dominantes que le premier travail des administrateurs nommés par l’AKP dans les municipalités du HDP a été de fermer les institutions pour femmes au sein des municipalités, les maisons de vie établies contre la violence, et d’annuler les projets produits pour autonomiser les femmes.
 
L’AKP, qui a fermé plus de 50 institutions de femmes kurdes sous son règne, s’est tournée vers les organisations de femmes qui luttent contre la violence masculine en 2020. Il a déclaré une guerre systématique contre les organisations de femmes qui défendent les droits des femmes et des enfants, qui s’efforcent de sensibiliser la société aux opérations de corruption, aux meurtres de femmes et à la violence. Même participer aux 8 mars et 25 novembre à la lutte contre le féminicide et la violence a été considéré comme un crime.
 
L’AKP a concentré l’agression massive contre le peuple kurde sur les femmes et les enfants sous le nom de « politiques de guerre spéciales». L’augmentation du harcèlement et des viols des femmes et des enfants dans les villes kurdes, ainsi que les décès suspects de femmes ont augmenté au-delà de toute estimation. Les crimes de harcèlement et de viol commis par des sergents spécialisés travaillant dans les provinces kurdes à l’encontre des enfants et des femmes kurdes ont été couverts par des décisions d’impunité protégeant les auteurs.
 
Musa Orhan, qui a poussé Ipek Er [une jeune Kurde de 18 ans] à se suicider après l’avoir violée, a été libéré. Le sergent violeur Musa Orhan, qui s’était fait photografié en faisant un signe des Loups Gris fascistes, a été relaché. Sur ces terres, o* il y a des années, un gouverneur turc avait dit, au sujet des femmes combattantes kurdes: « au lieu d’aller dans les montagnes ou de lancer des pierres, elles devraient se prostituer », les hommes comme Musa Orhan sont libres tandis que ce sont des femmes comme Ipek Er qui se suicident.
 
Le bloc AKP-MHP qui est porte-parole du système patriarcal, de la bourgeoisie veut enfermer les femmes à la maison, les enchaîner à la famille, les empêcher de décider de leur vie, de leur avenir. Il veut barrer la route à la lutte des femmes pour leurs droits et libertés. C’est pourquoi ce bloc travaille avec les tribunaux qui libèrent les meurtriers des femme, des casernes militaires qui humilient les femmes, avec la rhétorique masculine de ceux qui sont au sommet de l’État.
 
Le système dominé par les hommes oblige les femmes qui brisent les frontières à obéir, dissolvant toutes sortes de réactions et d’agressions afin de les dresser. Ils sont conscients que la liberté relative que les femmes acquièrent menace la famille qui forme la base du système, tout le système réactionnaire conventionnel de valeurs, et donc le système lui-même.
 
Nous briserons les frontières, ils ne pourront pas nous en empêcher !
 
Ils savent que la force de la femme est immesurable et ont peur que cette force prenne le dessus sur le système.
 
Quoi qu’ils fassent, ils ne pourront pas empêcher les développements sociaux vécus, la recherche de libération des femmes ; elles feront face à cette population de fascistes.
 
Nous savons que nous ne pouvons pas ouvrir la voie à la liberté sans viser la famille, les relations de production capitalistes qui dessinent les relations l’exploitation et l’oppression, et la propriété privée dont elle prend racine et l’État bourgeois-fasciste.
 
Nous éradiquerons cet ordre et toute réaction qui maintient cet ordre en vie alors que nous parlons de notre propre destin, émettant des décrets en notre nom pour abattre les murs de cellules construits autour de nous et faire de nous la cible de tous les réactionnaires aussi vieux que l’histoire!
 
Aucune femme qui comprendra l’importance de la liberté, ne l’abandonnera facilement !
 
L’histoire du Rojava nous à démontrer que la révolution féminine est une force et un appel puissant pour toutes les femmes. Nous devons porter cette révolution dans tous les domaines et nous devons la développer de façon originale.
 
Sur le chemin de notre liberté, l’unité de la camaraderie des femmes qui transcende les frontières sera la lutte politique radicale du mouvement des femmes unies. La clé de la lutte de libération des femmes réside dans les organisations politiques et militaires qui assureront une position claire contre tout type de pouvoir fasciste capitaliste et réactionnaire, et le détruiront. Les femmes n’ont pas d’autre alternative que de renforcer la lutte commune. L’alternative réside dans la lutte organisée de la femme.
 
Dans tous les coins du monde, du Liban au Chili, du Soudan à la Pologne, de la Grèce au Rojava, la force du poing serrer des rébellions libératrices, est notre force.
 
Nous voyons les cris des femmes s’élèveront des maisons, des rues, des places et des montagnes s’uniront et se transformeront en une tempête qui nettoiera l’inégalité dans le monde.
 
Ce dont nous avons besoin, c’est une orientation persistante, une organisation décisive, une ligne d’action permanente/irréversible et la volonté de gagner !
 
Aucune femme qui comprendra la valeur de la liberté ne l’abandonnera facilement ! »
 
La plateforme révolutionnaire de lutte
7 novembre 2020
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TURQUIE. Une famille kurde dans la tourmente judiciaire après l’assassinat de 3 de ses membres

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TURQUIE / BAKUR – Le 14 juin 2018, des gardes de corps d’un candidat d’AKP ont commis un bain de sang à Urfa/Suruç en tuant 3 Kurdes de la famille Şenyaşar, membre du HDP, et blessant plusieurs commerçants. Aujourd’hui, la justice turque exige 150 ans de prison pour un survivant de la famille Şenyaşar et 12 ans de prison pour un seul des assassins de la famille Şenyaşar.
 
Dans le procès du massacre de Suruç commis le 14 juin 2018, qui a commencé avec les attaques sur le lieu de travail et à l’hôpital contre les membres de la famille Şenyaşar pendant la période électorale par des gardes du corps et des proches du député de l’AKP İbrahim Halil Yıldız et qui a entraîné la mort de 4 personnes, le procureur a demandé une peine de prison allant jusqu’à 150 ans pour Fadıl Şenyaşar et jusqu’à 12 ans pour Enver Yıldız. Réagissant à cette annonce, Emine Şenyaşar, la mère de Fadil qui a perdu son mari et un fils lors du massacre, a déclaré: « Il n’y a pas de justice, la persécution continue. »
Les Kurdes n’attendent rien de la justice turque qui protège les assassins des Kurdes et punit sévèrement les Kurdes qui essayent de se défendre.
 
Retour sur un bain de sang visant des militants kurdes
 
Cinq personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans une attaque armée des membres d’AKP contre les commerçants pro-HDP à Suruç le jeudi 14 juin 2018.
 
Après une réunion secrète d’Erdogan, où il demandait aux membres de son parti de « travailler » spécialement sur les sympathisants du HDP, les gardes du candidat d’AKP à Suruç ont exécuté 4 Kurdes (dont un exécuté à l’hôpital de Suruç) d’une même famille et blessé plusieurs autres commerçants kurdes à Suruç le 14 juin 2018.
 
İbrahim Halil Yıldız, le candidat AKP était en visite électorale auprès des commerçants de Suruç avec ses gardes armés. Les commerçants ont manifesté leur mécontentement à la vue des armes dont des kalachnikovs. Les gardes d’Yildiz ont ouvert le feu sur les commerçants. Plusieurs commerçants kurdes ont été tués et blessés. Suite à l’attaque armée, les commerçants kurdes ont contre attaqué, tuant le frère d’Yildiz.
 
Le personnel de l’hôpital de Suruç a déclaré que H. E. Şenyaşar (un des commerçants kurdes attaqués) a été lynché et son fils Mehmet Şenyaşar, blessé, a été tué avec sa tête fracassée par un tube d’oxygène par des proches et des gardes du candidat AKP İbrahim Halil Yıldız.
 
Plus tard, nous avons appris que les caméras de l’hôpital de Suruç où une partie des blessés avaient été emmenés ont été détruites. On affirme que la destruction des caméra prouve que l’attaque contre les commerçants kurdes avait été planifiée.
 
Les médias à la botte du pouvoir turc ont déclaré que des combattants kurdes avaient attaqué des responsables d’AKP à Suruç, déformant volontairement l’événement tragique… alors même que des commerçants kurdes avaient été attaqués dans leurs boutiques et que les 4 morts sur 5 étaient des Kurdes pro-HDP et que le seul membre d’AKP tué avait été attaqué après le bain de sang commis par les hommes armés d’AKP.
 
Suruç est aussi la ville martyre où un attentat suicide de Daesh a tué 31 jeunes socialistes qui voulaient se rendre à Kobanê en juillet 2015.

IRAN. Une militante kurde de 58 ans condamnée à 6 ans de prison

IRAN / ROJHILAT – Condamnation à 6 ans de prison de Zeinab Ismaili, 58 ans, membre des Mères de la Paix, dont le fils Mohammad Amin Amiri est tombé martyr dans la ville kurde de Kobanê en 2014 alors qu’il combattait DAECH dans les rangs des YPG.
 
Une Kurde de 58 ans, habitant à Dehgolan de la province de Sanandaj (Sînê), qui a été détenue en mars 2020, a été condamnée à 6 ans de prison par la justice de la République islamique d’Iran pour « collaboration avec les partis kurdes ».
 
Zeinab Ismaili, 58 ans, membre des Mères de la Paix, a été jugée par contumace à 5 ans de prison pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et 1 an pour « propagande contre le régime ».
 
Le verdict a été rendu alors que la convocation du tribunal leur a été notifiée par téléphone portable, mais en raison de l’enregistrement illégal de son téléphone portable, elle n’a pas été informée de cette notification et le tribunal a rendu le verdict par contumace.
 
Zeinab Ismaili a été détenu par les services de renseignement iraniens à Dehgolan le 26 mars et a été libéré sous caution après un mois de détention.
 
Elle est la mère de Mohammad Amin Amiri, qui a perdu la vie dans les rangs des Unités de défense du peuple (YPG) dans la ville de Kobani pendant la guerre contre DAECH en 2014.
 
Les mères de la paix est un groupe de mères de martyrs et de citoyens kurdes exécutés, proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont déclaré que leur objectif était de contribuer à la paix.
 
Hengaw

La Turquie tente d’exporter 90 000 tonnes d’huile d’olive d’Afrin vers les États-Unis

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Plus de 90 000 tonnes d’huile d’olive obtenue de la récolte d’olives du canton kurde d’Afrin a été transférée vers la Turquie dans le but de l’exporter vers d’autres pays dont les Etats-Unis.
 
La Turquie tente d’exporter 90 000 tonnes d’huile d’olive importées d’Afrin, dans le nord de la Syrie occupée par la Turquie, vers les États-Unis, a déclaré Hikmet Çinçin, président de la chambre de commerce et d’industrie du sud d’Antakya.
 
La coopérative turque Tarım Kredi aurait envoyé des représentants aux États-Unis afin d’exporter l’huile d’olive d’Afrin vers les États-Unis. Cette information a été donnée par le journal turc Duvar qui rapporte une déclaration du président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Antakya, Hikmet Çinçin qui a déclaré que 90 000 tonnes d’huile d’olive provenant de la ville d’Afrin sont commercialisées vers États-Unis par des coopératives de crédit agricole.
« Je viens d’apprendre que des représentants de coopératives de crédit agricole turques sont allés à New York pour commercialiser de l’huile d’olive [importée d’Afrin]. Nous sommes d’avis que ce n’est pas la bonne façon de procéder », a déclaré M. Çinçin lors d’une réunion dans la province de Hatay, au sud de la Turquie.
 
Çinçin a déclaré que l’huile d’olive est apportée en Turquie depuis Afrin à la condition qu’elle soit exportée et non pas offerte sur le marché intérieur. « Mais nous recevons des plaintes de producteurs turcs selon lesquelles cette huile d’olive est commercialisée sur le marché intérieur », a déclaré M. Çinçin, ajoutant que la quantité d’huile d’olive qui veut être vendue aux Etats-Unis atteint 90 000 tonnes.
 

Si l’Europe veut vraiment se débarrasser des Loups Gris turcs…

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Et si les annonces de l’interdiction des Loups gris par la France et d’autres pays européens n’étaient que des gesticulations destinées à calmer la colère de leurs populations devant les agissements des fachos téléguidés par la Turquie, sans réelles conséquences dans les faits? C’est ce que de nombreux spécialistes de la question kurde et de la Turquie, pensent.
 
Dans son article d’aujourd’hui, Fréderike Geerdink, une journaliste néerlandaise spécialisée sur la question kurde, détaille les mesures que les États européens pourraient prendre pour en finir avec les agissements des sbires de la Turquie en Europe.
 
On partage son article ici :
 
Vous voulez vous débarrasser des Loups gris ? Voici ce qu’il faut faire
 
Après la France, mon propre pays, les Pays-Bas, a également pris les premières mesures pour interdire les Loups gris. Et bien que je déteste les Loups gris, les interdire n’a aucun sens. Non seulement parce que c’est pour de très bonnes raisons – vous savez, la liberté d’association, ancrée dans les constitutions et le droit international – très difficile et peu souhaitable d’interdire des organisations, mais aussi parce que cela ne résoudra en rien la violence nationaliste turque. Pour lutter fondamentalement contre cela, il faut que quelque chose de beaucoup plus radical se produise. Quelque chose qui ne corresponde pas à l’opportunisme politique qui anime actuellement les mesures prises contre les Loups gris.
 
Dans tous les articles sur l’interdiction des Loups gris, il est fait référence à la violence dans laquelle ses membres ont été impliqués. En France, au début de ce mois, un mémorial du génocide arménien près de Lyon a été dégradé par des slogans pro-turcs, après que quelques jours plus tôt, une foule de Français d’origine turque se soit rassemblée dans les rues d’une ville « à la recherche d’Arméniens », scandant des slogans nationalistes et menaçant de violence.
 
La communauté kurde
 
Aux Pays-Bas, les politiciens ont fait référence aux manifestations de Rotterdam en 2017, lorsque les ministres turcs ont été interdits d’entrée dans le pays au milieu d’une crise diplomatique, dans laquelle les Loups gris ont incité les foules. Les attaques récurrentes contre les bâtiments des centres communautaires kurdes sont également liées aux Loups gris, car les agresseurs font le signe de la main de l’organisation. À maintes reprises, les Loups gris ont été présents lors de manifestations contre les sites commémoratifs du génocide arménien.
 
Mais devinez quoi, ces groupes ne sont pas ouvertement des Loups gris. Il n’y a pas de Foyer Loup Gris aux Pays-Bas, pas de Foyer Loup Gris en France, pas de Graue Wölfe Feuerstelle (Foyer des loups gris) en Allemagne, qui distribue des cartes de membre. Au lieu de cela, ils opèrent sous le déguisement de fondations culturelles turques. Ce qui rend une interdiction impossible à faire respecter. Aucune constitution ni aucun article du droit international ne prévoit la moindre possibilité d’interdire les organisations culturelles, même si elles ont des idéologies malades et surtout lorsqu’elles ne prêchent pas ouvertement ces idéologies.
 
Les lois offrent déjà des possibilités de punir les crimes commis par les Loups gris, comme les attaques contre les gens, les incendies criminels, la profanation de cimetières et d’autres actes auxquels les nationalistes turcs sont mêlés en Europe. Les lois permettent souvent de punir plus sévèrement ces crimes lorsqu’il s’agit de crimes haineux.
 
Dans un coin
 
Pourquoi l’Europe agit-elle maintenant, alors que les Loups gris sont actifs depuis des décennies déjà ? Bien sûr, par opportunisme politique. Il y a une rude bataille entre Macron et Erdoğan, et d’autres dirigeants européens se rangent du côté de Macron. Erdoğan est en coalition avec l’ultra-nationaliste MHP, le bras politique des Loups gris, de sorte que les protestations contre les interdictions ont un impact. Mais c’est dangereux. Après tout, une interdiction ne fait qu’inciter à plus de nationalisme du côté turc, donne à une partie des Turcs européens le sentiment d’être encore plus acculés (un coin qu’ils commenceront alors à défendre passionnément) et accroît encore la polarisation.
 
Ce que beaucoup de gens en Europe – et peut-être aussi beaucoup de députés – ne réalisent pas, c’est que ce n’est pas seulement le MHP qui est lié aux Loups gris en Turquie. On a vu tous les dirigeants turcs de tous les partis au Parlement (sauf le HDP de gauche, qui est enraciné dans le mouvement politique kurde) faire le signe des Loups gris. Chaque parti, chaque politicien est au cœur d’un Loup gris : ils sont tous extrêmement nationalistes, ils sont tous militaristes, ils sont tous engagés à faire respecter la version de l’État turc de l’Islam sunnite par leurs citoyens. L’armée turque opère toujours, partout avec la mentalité des Loups gris, détruisant tout ce qui n’est pas turc, surtout quand il s’agit de Kurdes ou d’Arméniens. Regardez les signes des Loups gris qu’ils font quand ils envahissent la Syrie, quand ils bombardent le Kurdistan, quand ils combattent en Azerbaïdjan.
 
Table de négociation
 
Vous voulez vous débarrasser des Loups gris ? Vous voulez vous débarrasser de cette mentalité, tant en Turquie qu’en Europe ? Alors la meilleure chose que les dirigeants européens pourraient faire est d’appeler la Turquie à travailler à une paix durable en Turquie et à mettre fin à la guerre contre les Kurdes. Mettre en place une nouvelle table de négociation avec le PKK pour résoudre ce qui reste le plus grand problème de la Turquie : la suppression des Kurdes. Je sais que tout le monde dit que nous ne pouvons pas attendre cela d’Erdoğan maintenant et c’est vrai, mais finalement, le conflit devra prendre fin et cela ne peut se faire qu’à la table des négociations.
 
Si la Turquie y travaille vraiment, cela transformera la société turque et sapera la nécessité d’un nationalisme extrême. Cela prendra du temps, c’est sûr, mais c’est la seule solution. Mais les dirigeants européens ne choisissent pas cette approche. Ils préfèrent instrumentaliser les sentiments anti-islamiques dans leur pays, se livrer à des jeux de pouvoir machistes et renforcer le nationalisme intérieur dans leur propre pays. En d’autres termes, ils sont tout aussi incapables de lâcher leur nationalisme que n’importe quel Loup gris. Et comme le nationalisme le fait toujours, il met en danger la liberté de chacun.
 

La Turquie multiplie les attaques contre le Rojava

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SYRIE / ROJAVA – La Turquie a intensifié ses attaques visant la région d’Ain Issa contrôlée par les forces arabo-kurdes.
 
Les attaques de plus en plus intenses contre Ain Issa par la Turquie, alliée de l’OTAN, et ses mercenaires syriens annoncent le début d’une nouvelle guerre contre le nord de la Syrie en faveur des jihadistes. Depuis exactement un mois, les attaques contre les villages d’Ain Issa, à Girê Spî (Tal Abyad) se sont intensifiées. Plusieurs tentatives d’infiltration des positions du conseil militaire local et de la région ont été contrecarrées par les Forces démocratiques syriennes (FDS).
 
Un cadre des FDS, Erdal Kobanê met en garde contre les effets dévastateurs sur la vie de la population civile en raison des préparatifs de guerre de la Turquie et de ses mercenaires islamistes contre Ain Issa.
 
« Les efforts de l’Etat turc pour étendre la zone d’occupation illégale dans le nord de la Syrie ont surtout eu un effet dévastateur sur la vie de la population civile, qui est à nouveau contrainte de fuir et doit désormais craindre constamment les bombardements, les enlèvements et les exécutions sommaires », déclare Erdal Kobanê, commandant des FDS sur le front d’Ain Issa.
 
Selon Kobanê, la Turquie et ses alliés djihadistes violent constamment tout le droit international de la guerre. «Pendant ce temps, les attaques d’artillerie des troupes d’occupation visent quotidiennement les zones résidentielles, ainsi que la zone du camp de personnes déplacées à Ain Issa. Parallèlement à ces attaques aveugles, les troupes d’occupation installent de nouvelles positions et creusent des tranchées (…),» déclare Kobanê. L’un de ces postes militaires est en cours de construction à proximité du camp d’Ain Issa. Le camp, qui a été construit par les FDS en 2016, abrite environ 14 000 personnes. Les déplacés internes vivent dans une section, les djihadistes de l’EI et leurs proches sont internés dans une autre section.
 
Erdal Kobanê

D’autres positions sont également en cours de construction dans le village d’Erdîa près de Girê Spî et le long des lignes de front entre les zones occupées et contrôlées par les FDS près de Til Temir, Zirgan et Serêkaniyê. Selon Erdal Kobanê, les attaques visent également directement l’économie du Rojava. En outre, des armes lourdes continuent d’être stationnées en plusieurs points le long de l’autoroute M4. En empruntant cette autoroute, qui est un élément clé des plans d’occupation de la Turquie, notamment en raison de sa relative proximité avec la ville de Raqqa et donc avec la porte de Deir ez-Zor, Ankara se rapprocherait de ses rêves néo-ottomans d’étendre la Turquie. les frontières extérieures vers toutes les autres villes de la bande frontalière et le transport du pétrole de Kirkouk et Deir ez-Zor vers la mer Méditerranée.
 

TURQUIE. Des journalistes kurdes menacés de mort sur les réseaux sociaux

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TURQUIE / BAKUR – Il est extrêmement dangereux d’être kurde et journaliste en Turquie où le peuple kurde subit une extermination ethnique, culturelle et linguistique. Des crimes que le régime turc veut cacher au monde extérieur et même à sa propre population afin d’en finir avec les Kurdes sans être gêné dans son sale besogne. C’est pourquoi des dizaines de journalistes kurdes, accusés de « terrorisme », croupissent dans des prisons turcs tandis que les autres encore en liberté reçoivent des menaces de mort « anonymes » ou sont empêché de faire leur travail par les forces armées turques.
 
Plusieurs journalistes kurdes en Turquie déclarent que les menaces de mort à leur encontre se sont multipliés ces derniers temps via les réseaux sociaux et qu’aucune mesure n’est prise contre les comptes anonymes qui leur envoient ces menaces.
 
Les journalistes kurdes déclarent que la répression de la presse s’est intensifiée en Turquie et que l’État a commencé à travailler en partenariat avec la cellule clandestine de la gendarmerie chargée de la lutte antiterroriste (JİTEM), connue pour avoir commis de nombreux assassinats politiques dans les années 1990.
 
La plupart des menaces de mort visant les journalistes kurdes sont signées « Yeşil », un membre du JITEM connu pour avoir torturé et tué de nombreux Kurdes dans les années 1990. Elles sont accompagnées d’images d’exécution de civils kurdes par des soldats turcs etc…
 
Yeşil et le JİTEM font parler d’eux de nouveau en Turquie alors que des faux comptes ont menacé de mort des journalistes via les réseaux sociaux.
 
Selon le procès-verbal du parlement turc, Mahmut Yıldırım (alias Yeşil) aurait été membre d’Ülkü Ocakları (les Loups gris fascistes) dans les années 1970. Yeşil, connu sous le nom de code «Sakallı» (barbu) en public, a été mentionné pour la première fois en raison de la torture qu’il a infligée aux habitants de la province kurde-alévie de Tunceli (Dersîm) en 1991. Il a également été indiqué dans le procès-verbal qu’Yeşil a exercé les fonctions de commandement de la gendarmerie provinciale dans cette période. Cependant, son devoir a pris fin après qu’il a été découvert. Le procès-verbal enregistrait également le fait que Yeşil avait travaillé pour l’Organisation nationale du renseignement (MİT) et JİTEM dans les années 1990.
 
Bilal Gündem, rédacteur en chef kurde de l’Agence de Mésopotamie (MA), est l’un des journalistes ciblés. Gündem a parlé à MedyaNews des menaces auxquelles il faisait face. «Ce genre de récits portant la signature « JİTEM » perpétue leurs menaces contre les politiciens et les journalistes kurdes depuis des années».
 
 
Gündem a déclaré que ces menaces visaient à effrayer les journalistes. Il a déposé une plainte pénale en vain. Les utilisateurs des comptes n’étaient pas clairs mais la forme des messages était la même et les messages ont été envoyés à plusieurs personnes. Il a déclaré que les messages contenaient des images de scènes d’exécution et d’armes à feu. En outre, Gündem a déclaré qu’il ferait une demande auprès de l’Association des droits de l’homme (İHD) et déposerait une plainte pénale.
 
 
La journaliste Burcu Karakaş a été menacée par des messages similaires. Elle a réagi sur les réseaux sociaux.
 
Un autre journaliste kurde, Hayri Demir, a également été menacé sur les réseaux sociaux. Demir a annoncé qu’il déposerait une plainte pénale contre ceux qui l’ont menacé. Demir a déclaré qu’il avait été menacé pour la première fois sur Instagram et a déclaré que le message incluait le pseudo «Yeşil (jitem.turkey)».
 
« Les menaces ne sont pas distinctes des décisions gouvernementales »
 
Hayri Demir a une idée de ce qui pourrait être responsable des menaces. « Les menaces de mort contre les journalistes, moi y compris, ne sont pas distinctes des décisions du gouvernement… Il est possible de comprendre ce fait en considérant la détention massive de journalistes. La Turquie est devenue une prison pour les journalistes. L’État tente de faire taire les journalistes en menaçant ceux qu’il ne peut emprisonner par des méthodes judiciaires. Il le fait avec l’aide de partenaires vicieux. En fait, en utilisant le nom de JİTEM, qui sont à l’origine des meurtres de 14 journalistes, dont Ape Musa (journaliste kurde Musa Anter), ils indiquent qu’ils sont revenus aux anciennes méthodes. Souvenons-nous: il y a quelques jours à peine, des personnes comme Mehmet Ağar, qui ont été parmi les responsables des barbaries des années 1990, se sont fait photographier à Bodrum. »
 
Demir a ajouté que si les autorités restaient silencieuses, cela signifie qu’elles soutenaient d’une certaine manière les menaces.
 
Des centaines de journalistes emprisonnés ou poursuivis
 
Nuri Akman est un autre journaliste qui a fait l’objet de menaces sur les réseaux sociaux. Akman a évoqué l’incident au cours duquel deux civils kurdes ont été torturés et jetés d’un hélicoptère militaire à Van (Wan). Les journalistes qui ont rapporté la torture ont été arrêtés. Akman a déclaré que les forces de sécurité avaient ciblé les journalistes pour couvrir leurs crimes.
 
Il a ajouté que les journalistes encouraient des dizaines d’années de peines de prison et que des centaines de journalistes avaient été emprisonnés ou poursuivis par la justice turque. Akman a déclaré que la répression des journalistes avait augmenté, ajoutant que malgré les menaces de mort et la répression, ils allaient continuer à faire leur métier de journaliste.
 
Info relayée en anglais par Media News

L’artiste kurde, Zehra Doğan remporte le prix Carol Rama

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ITALIE – L’artiste kurde Zehra Doğan a reçu le prix Carol Rama de la foire d’art Artissima à Turin. Le jury a ainsi honoré l’interprétation de Doğan de «l’idéal de la créativité féminine non conventionnelle et de la liberté artistique».
 
L’artiste kurde Zehra Doğan a reçu le prix Carol Rama 2020 doté de 5000 euros. La jeune femme de 31 ans a été honorée pour son interprétation de «l’idéal de la créativité féminine non conventionnelle et de la liberté artistique», selon la déclaration du jury. En tant que journaliste, Doğan a été l’une des fondatrices de JINHA, la première agence de presse féministe au monde dirigée exclusivement par des femmes et interdite par le gouvernement turc. En tant qu’artiste, elle a peint la ville kurde de Nusaybin assiégée et pour cela, elle a été envoyée en prison.
 
Le prix, nommé d’après la peintre autodidacte Carol Rama, qui traitait principalement de motifs érotiques, a été décerné lors de la 27e édition de l’Artissima. Avec des centaines de galeries représentant des artistes de plus de 35 pays, Artissima est le plus important des salons d’art contemporain en Italie se tenant dans la ville de Turin.
 
Les membres du jury international étaient: Luca Massimo Barbero, directeur de l’Institut d’histoire de l’art de la Fondation Giorgio Cini à Venise, Bart van der Heide, directeur du Museion Museum de Bolzano, et Kathryn Weir, directrice du Museo d’Arte Contemporanea Donna Regina à Naples, aussi MADRE en abrégé.
 
Cette année, une partie du 27ème foire d’Artissima aura lieu virtuellement à cause de la pandémie de coronavirus.
 
Les œuvres de 30 artistes seront présentées en ligne sous le titre « Artissima XYZ » jusqu’au 9 décembre. Zehra Doğan est représentée avec son œuvre Kurdistan 2, créée cette année, pour laquelle elle a reçu le prix d’Artissima.