ELECTIONS TURQUES : Discours tweeté du candidat Demirtas
TURQUIE – Le jeudi 21 juin, le candidat du HDP pour la présidence de la Turquie Selahattin Demirtas, tenu en otage dans une prison turque depuis 20 mois, était en e-meeting sur le Twitter par l’intermédiaire de ces avocats qui gèrent son compte.
Voici l’essentielle du discours de Demirtas :
« Je salue chaleureusement tous ceux qui ont rempli le meeting de partout dans le monde. Pour la première fois dans le monde, un e-meeting est tenu à partir d’une cellule de prison. Pour ce qui est de l’histoire de la démocratie, « nous sommes en train d’entrer dans l’histoire ». Je le dit pour l’agence Anadolu » [L’Agence gouvernemental Anadolu avait qualifié le discours électoral de Demirtas du 17 juin enregistré dans la prison d’une première dans l’histoire de la démocratie].
Tout d’abord, j’envoie mes remerciements aux millions de bénévoles qui travaillent avec foi et abnégation malgré toutes les conditions oppressantes et inégales, aux jeunes, aux femmes, à mes avocats, aux membres du parti, à ma femme et à ma famille qui sont devenus ma voix et mon souffle, ainsi qu’à mon compagnon de cellule A. Zeydan.
Je voudrais également remercier la presse libre et les utilisateurs des médias sociaux qui ont protégé l’honneur de la presse en cette période d’interdiction des médias. Et bien sûr, je vous présente ma gratitude à vous, notre précieux peuple, qui avez rempli les places.
Chers frères et sœurs, dans trois jours, nous irons aux urnes pour l’élection la plus importante de notre histoire politique. Mais cette élection n’est pas seulement un choix de quelques partis.
Mon cher peuple ! Belles gens du beau pays ! Lorsque vous recevrez votre sceau, vous ferez l’un des deux choix. Vous choisirez soit un seul homme, soit plusieurs personnes. Vous choisirez la dictature ou la démocratie.
Ouvriers, travailleurs ! Mon cher peuple ! Vous voterez soit pour ceux qui ont donné des coups de pied aux mineurs de Soma, soit pour ceux qui étaient peinés que la civière de l’ambulance se salisse à la suite du désastre minier.
Vous voterez pour les patrons à qui on a dit : « Nous avons imposé l’état d’urgence pour que vos travailleurs ne fassent pas la grève », ou pour les travailleurs qui défendent le droit de grève.
Vous voterez soit pour les patrons des médias pro-AKP qui ont contracté des trillions de prêts auprès de la banque obligée de donner des crédits aux agriculteurs, soit pour l’agriculteur qui a protesté devant la même banque parce qu’il n’a pas pu rembourser ses dettes.
Vous voterez pour ceux qui apparaissent avec les voitures Toros blanches [les voitures utilisées pour les disparitions forcées des milliers de personnes dont la majorité était kurde dans les 1990] des années 90, ou pour ceux qui veulent régler les comptes des années 90 pour ouvrir la porte à une vie libre.
Mon cher peuple! Mes compatriotes ! Regardez, ils sont venus en disant: «nous ne sacrifierons pas les élus pour les nommés» et ont envoyé les élus en prison. Ils ont placé des fonctionnaires nommés à la place des élus municipaux nommés par des millions.
Vous vous en souvenez, n’est-ce pas ? Ils ont dit «les mères ne devraient pas pleurer» mais aujourd’hui, ils sont venus pour mener la politique avec leurs mains sur des cercueils, avec le sang des jeunes.
Ils [AKP] sont arrivés au pouvoir en prenant les votes du peuple en disant ‘Le problème kurde est notre problème’, mais aujourd’hui ils en sont arrivés au point de dire aux Kurdes de Diyarbakir qu »il n’y a pas de problème kurde ».
Il nous appelle séparatistes, mais le plus grand séparatiste du pays est celui qui divise les gens en fonction de leur langue, de leurs croyances, de leur mode de vie et de leurs opinions politiques, appelant tous ceux qui ne votent pas pour lui ou même qui ne lui obéissent pas un « terroriste ».
Alors, que devons-nous faire ? Allons-nous simplement critiquer ? Sommes-nous impuissants ? Non ! Nous ne sommes pas impuissants. La solution se trouve dans le sceau que vous contrôlez. Cet état de notre pays changera avec vous.
Notre pays regorge des plus grandes richesses du monde avec sa diversité, son patrimoine historique, sa nature, son multiculturalisme, son multilinguisme et son État multiconfessionnel. Nous sommes trop nombreux pour donner ces richesses à un homme et à ses partenaires. Nous sommes nombreux et forts.
Nous ne pouvons changer de cap qu’en unissant nos forces d’Edirne à Hakkari. Nous n’avons pas besoin de nous réunir en un seul homme, en une seule pensée et une seule ampoule. Nous pouvons nous unir dans les principes universels de la démocratie. Ne soyons pas une seule ampoule, soyons un lustre.
Faisons les pas de la démocratie et de la paix qui mettront fin à toutes les formes de violence. Faisons une Constitution moderne. Débarrassons-nous de l’état d’urgence et des décrets-lois. Assurons l’indépendance et la liberté de la justice dans les médias et les universités.
Débarrassons-nous des obstacles à la participation des femmes dans toutes les sphères de la vie, en tant que telles et sur un pied d’égalité, sans discrimination. Les abus, les viols et les féminicides ne sont pas un problème individuel. Allons main dans la main avec les femmes et résolvons ces problèmes. »
Demirtas a appelé également à mettre fin aux mariages des mineures, aux mariages forcés, aux violences et abus subis par les enfants. Il a attiré l’attention sur les inégalités et les discriminations imposées aux femmes dans la société turque et a déclaré que les viols, les féminicides, les violences faites aux femmes étaient des problèmes sociétaux auxquels il fallait s’y attaquer.
Demirtas a évoqué l’éducation et a déclaré qu’il fallait se mettre d’accord pour un enseignement gratuit, scientifique, laïque et dans la langue maternelle [il faisait allusion à l’enseignement en langue turque imposé au millions d’enfants kurdes].
Des étudiants d’Istanbul plantent des arbres en réponse à l’appel de Demirtas
TURQUIE – Istanbul – En réponse au président turc Erdoğan abattant des milliers d’arbres pour construire son palais d’été à Marmaris, le candidat du HDP à la présidence turque, Selahattin Demirtaş, a appelé chacun à se joindre au programme de reboisement en plantant un arbre. Peu de temps après cet appel, qui a été partagé via Twitter, des étudiants d’Istanbul se sont mobilisés pour réaliser son souhait.
Sur la plage de Moda à Istanbul-Kadikoy, les étudiants ont planté de jeunes pousses d’arbres et les ont dédiées au candidat emprisonné du HDP pour la présidence turque.
Cette action a été accompagnée de banderoles sur lesquelles ont été écrit : « Pour une université libre, scientifique et démocratique, un arbre pour Demirtaş« , « Pour un nouveau monde et un nouvel avenir, un arbre pour le HDP » .
https://anfenglishmobile.com/news/answering-call-from-demirtas-students-plant-saplings-27583
Figen Yüksekdağ : Le peuple turc est assiégé
TURQUIE – L’ancienne coprésidente du parti politique HDP, Figen Yüksekdağ, retenue en otage en prison, s’est entretenue avec Vanity Fair Italie.
Yüksekdağ s’est exprimée, par l’intermédiaire de ses avocats, au sujet de la dérive dictatoriale du pays après le coup d’Etat manqué de 2016 et de la répression visant la liberté des femmes.
Voici le texte de Yuksekdag :
« Ce n’est pas seulement le pays qui change, c’est l’ensemble de la société. Il y a toujours eu des courants nationalistes et religieux en Turquie, mais maintenant ils se sont réunis dans une alliance dangereuse et ont trouvé une nouvelle légitimité parmi la population. Si personne n’essaie de les arrêter, cette fois les conséquences seront désastreuses.
Nous voyons la situation des femmes se détériorer de jour en jour en Turquie. Les droits les plus fondamentaux ont déjà été violés. Le coup d’État de 2016 et l’état d’urgence ont affecté négativement les activités de centaines d’associations qui ont aidé les victimes de violences physiques et psychologiques. Les femmes kurdes, en particulier, ont payé un lourd tribut. À l’heure actuelle, nous avons 9 députés, 35 maires et des milliers de membres en prison.
L’âge de la scolarité obligatoire a été abaissé et le nombre de filles de 13 et 14 ans qui quittent l’école est en hausse. Entre-temps, la participation des femmes dans la sphère économique du pays a diminué.
Le 24 juin est un grand test pour la Turquie. Selon Yüksekdağ, la Turquie ne s’est jamais pleinement démocratisée et, si les droits fondamentaux au moins ont été garantis, ils risquent d’être perdus après les élections.
« Il y a près d’un siècle depuis la transformation de l’Empire ottoman en une république moderne, mais la Turquie n’a pas d’expérience en matière d’administration démocratique, à l’exception d’un modèle parlementaire formel et de tentatives fragmentées et de courte durée. La société turque est soumise à un siège nationaliste, fondamentaliste et régressif sévère et cette pression a paralysé la dynamique de renouvellement de la société.
La raison pour laquelle Erdoğan attaque autant est évidente : le résultat des élections représente un risque pour lui. Les élections « risquent » de changer radicalement le pays. La campagne est soumise à la censure. Le HDP n’a pas accès aux médias, car presque tous les médias sont contrôlés par Ankara.
Un équilibre artificiel a été créé par des politiques de terreur et d’intimidation. Il est clair qu’ils transforment la petite majorité illégitime qu’ils ont obtenue en un équilibre de terreur. Toute majorité obtenue lors de ces élections renforcera la règle de l’oppression et de la dictature sous couvert de majoritarisme, et rompra les derniers liens qui retiennent Erdoğan ou les électeurs du gouvernement. Il est également clair que nous n’avons vu aucun signe encourageant ou positif dans leur discours ou dans leurs politiques récentes. Le HDP représente la mission pour la légitimité et la droiture. Quand nous disons le HDP, nous parlons de la lutte basée sur la propre force du peuple qui continue non-stop pour atteindre le succès avec un programme de démocratie radicale en Turquie et pour débarrasser le système des tendances de coups d’Etat, du fascisme ou des dictatures d’un seul homme. Nous assumons une grande responsabilité pour l’histoire, et nous le faisons par nous-mêmes ».
« Que ferez-vous quand vous sortirez de prison ? »
« Partir en vacances où le ciel est illimité et la nature est abondante ? Si je quitte cet endroit, je suppose que je retournerais au travail car il y a tant de choses et tant de gens qui m’attendent pour m’en occuper. Après l’isolement en prison, l’une des premières choses que je ferai est d’aller dans la foule. »
https://anfenglishmobile.com/news/figen-yueksekdag-the-people-of-turkey-are-under-siege-27572
Deux mineurs ayant refusé de participer à l’invasion d’Afrin parlent du recrutement d’enfants
Deux frères mineurs Majd et Fahed Othman ont raconté l’histoire du recrutement des mineurs par les mercenaires et les raisons de leur refus de participer aux attaques lancées contre Afrin.
Les crimes des gangs de l’occupation turque contre le peuple syrien est révélée jour après jour. Les mercenaires recrutent des mineurs dans leurs rangs et les envoient au combat pour réaliser leurs ambitions dans les territoires syriens.
Pendant la bataille d’Afrin, les mercenaires ont utilisé de nombreux mineurs de moins de 18 ans en les séduisant avec de l’argent et avec des slogans incitant au sectarisme en plus de commettre des crimes contre l’humanité.
Majd Othman a 17 ans et son jeune frère Fahed Othman, âgé de 15 ans, originaire du village d’al-Qubba situé au sud-ouest de la ville de Kobanê, dans la région de l’Euphrate, ont raconté comment ils ont été séduits et ont rejoint les rangs des mercenaires, les actions qu’ils ont menées et les raisons qui les ont motivés à s’opposer et à se rendre au Conseil militaire de Manbij.
Majd, l’aîné, a raconté avoir rejoint les rangs du Liwa al-Shamal pendant l’opération du Bouclier de l’Euphrate dans la ville de Jarablus il y a environ sept mois, notant que ces gangs acceptent n’importe qui dans leurs rangs, peu importe leur âge.
« Le nombre de mineurs dans les rangs des mercenaires est énorme. Le mineur qui a les moyens ne va pas aux batailles parce qu’il a des parents commandants ou similaires, tandis que pour ceux qui n’en ont pas, la police militaire les force à se battre« .
« Avant de commencer la bataille d’Afrin, mon frère Majd et moi avons reçu l’ordre de participer aux combats, mais nous avons refusé, et nous avons été poursuivis par la police militaire de ces gangs de mercenaires« .
Les deux frères ont expliqué qu’ils se sont alors cachés dans la maison d’un civil dans les zones sous domination de ces gangs jusqu’à ce qu’ils aient réussi à atteindre les zones du Conseil militaire de Manbij après avoir communiqué avec lui.
Ils ont confirmé que les combattants du Conseil Militaire de Manbij les ont accueillis chaleureusement et qu’ils ne les ont pas insulté contrairement à ce qui a été dit par les mercenaires.
http://www.hawarnews.com/en/haber/2-siblings-refused-to-participate-in-occupying-afrin-narrated-recruiting-childrens-story-h2062.html
ELECTIONS TURQUES : Les artistes déclarent leur soutien au HDP
TURQUIE – Plus de 50 artistes de Mersin ont déclaré qu’ils soutiendraient le HDP lors des prochaines élections du 24 juin.
Des écrivains, poètes, photographes, peintres, sculpteurs, musiciens, acteurs et réalisateurs bien connus ont annoncé dans une déclaration écrite qu’ils donneront leur vote au HDP.
ELECTIONS TURQUES : 307 intellectuels aux côtés du HDP & de Demirtaş
TURQUIE – De plus en plus de personnes connues sortent et déclarent leur soutien au HDP et à son candidat à la présidence, Selahattin Demirtaş lors des élections du 24 juin.
A Izmir, quelque 307 intellectuels et démocrates, y compris des avocats, des universitaires, des enseignants et des travailleurs licenciés par décret-loi de l’AKP, après le putsch raté du juillet 2016, se sont rassemblés pour exprimer leur solidarité avec le le parti démocratique des peuples (HDP) à la veille des élections présidentielles et législatives du 24 juin prochain.
ELECTIONS TURQUES : Les femmes protégeront les urnes dans la province de Batman
TURQUIE – BATMAN – Les membres du Mouvement des femmes libres (TJA) ont déclaré que 250 femmes travaillent pour les prochaines élections dans la province kurde de Batman. « Nous sommes dans la rue, en politique, nous ne resterons jamais derrière les murs », ont déclaré les femmes.
Le rapport du HDP sur l’attaque sanglante de Suruç
TURQUIE – URFA – Le HDP (Parti démocratique des peuples) a publié un rapport préliminaire sur l’attaque sanglante de Suruç, dans la province d’Urfa, le 14 juin. Cinq personnes ont perdu la vie.
Le rapport a confirmé qu’il y a eu un lynchage à l’hôpital, un événement qu’on a tenté de cacher et qualifié de faux.
Le rapport indique qu’Esvet Şenyaşar et ses deux fils, qui ont été massacrés par des membres de l’AKP, étaient des commerçants et travaillaient depuis 25 ans derrière le bâtiment du Conseil de Suruç.
Le HDP déclare que le 12 juin, Ibrahim Halil Yıldız, candidat au poste de vice-président de l’AKP, qui menait sa campagne électorale, a eu une discussion verbale avec des membres de la famille Şenyaşar. Cette discussion s’est terminée sans violence.
Ce qui s’est passé le 14 juin a été rapporté comme suit : « Le candidat de l’AKP, Yıldız et ses proches sont retournés sur le lieu de travail de la famille Şenyaşar. Cette fois, la discussion verbale devint violente lorsque le candidat adjoint Yıldız et les personnes qui l’accompagnaient attaquèrent les frères Adil, Celal et Ferit Şenyaşar avec des armes [dont des Kalachnikovs].
À la suite de cette attaque, les frères Adil et Celal Şenyaşar, qui avaient été blessés, ont été transportés en ambulance au service d’urgence de l’hôpital d’État de Suruç. Le troisième frère, Ferit a été amené à l’hôpital d’État Balıklıgöl dans le centre d’Urfa.
Esvet, le père des trois jeunes, s’est rendu à l’hôpital public de Suruç pour rester près de ses deux fils.
Des proches d’Yıldız, candidat AKP Urfa, ont détruit les caméras de sécurité à l’hôpital d’abord, puis, tué l’un des deux fils d’Esvet Yasaroglu sous instructions d’Yildiz, alors qu’il était au service d’urgence, et l’autre fils devant l’hôpital public de Suruç.
Esvet Şenyaşar a été lynché avec une bouteille d’oxygène et emmené dans des conditions sérieuses à l’hôpital 25 Aralık de Gaziantep. Il a perdu la vie le 15 juin alors que ses fils étaient enterrés à Suruç. »
La délégation du HDP à Suruç
La délégation du HDP est arrivée à Suruç le 15 juin pour mener sa propre enquête.
La délégation comprenait Ayşe Acar Başaran, co-présidente du HDP et députée de Batman; Meral Danış Beştaş, députée d’Adana; Nimetullah Erdoğmuş et Sibel Yiğitalp, députés de Diyarbakır et candidate d’Urfa et co-vice-présidente du DBP Hacer Özdemir.
Les résultats ont été détaillés comme suit :
« Notre délégation s’est rendue sur les lieux de l’incident. Les caméras de sécurité étaient clairement visibles sur les lieux de l’incident. Les informations sur l’incident ont été confirmées par de nombreux clients et commerçants présents le jour de l’événement.
Le 14 juin à 15h30, dans la rue “Bir Milyoncu Sokağı”, le vice-président de l’AKP Urfa, İbrahim Halil Yıldız, accompagné de sa délégation et de ses gardes du corps armés, a rendu visite à au magasin İstanbul Ucuzluk Pazarı d’Esvet Şenyaşar ».
Le rapport explique en détail comment le candidat de l’AKP voulait entrer dans le magasin mais Adil Şenyaşar lui a dit qu’il y avait des femmes clientes à l’intérieur et qu’elles pourraient se sentir dérangées. La réaction du candidat était violente et il voulait entrer. Les choses sont devenues incontrôlables et la discussion a dégénérée, jusqu’à ce que l’un des hommes accompagnant Yıldız ait giflé Adil. Les choses ont dégénéré et Adil Şenyaşar est blessé par un coup de feu.
À ce stade, les proches du candidat de l’AKP et les gardes du corps attaquaient Adil Şenyaşar avec un bâton et un couteau. Pendant ce temps, le frère d’Adil Şenyaşar, Ferit Şenyaşar, dans une boutique voisine, est allé sur les lieux de l’attaque avec une arme à feu et a ouvert le feu sur les hommes armés du député lorsqu’il a appris que son frère avait été blessé.
Le résultat de ces moments agités fut un certain nombre de coups de feu, et des blessés, dont un homme non identifié, Celal Şenyaşar et le frère d’İbrahim Halil Yıldız, Mehmet Şah Yıldız, qui mourut plus tard.
Parmi les témoins, le rapport cite une personne qui ne voulait pas être nommée et a dit qu’elle était à l’hôpital pendant l’incident.
« Je suis allé à l’hôpital pour rendre visite à un proche parent à 17 heures. A cette heure même j’ai appris que les blessés ont été amenés à l’hôpital. À l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital, il y avait une foule énorme. Comme tout le monde se connaît à Suruç, les proches du candidat de l’AKP, İbrahim Halil Yıldız, ont bientôt rempli l’hôpital, » a déclaré le témoin.
Il y avait beaucoup de policiers anti-émeutes à la porte lorsque les parents du candidat adjoint sont entrés dans l’hôpital, mais la police ne les a pas empêchés d’entrer. À ce moment-là, je n’entrais pas à l’hôpital parce que j’avais peur, mais j’entendais les gens crier en kurde. Des bruits de coups de feu venaient de l’intérieur. Et ils ont commencé à applaudir ».
D’autres déclarations ont confirmé que le père des trois frères, Esvet Şenyaşar, a été lynché par des proches du candidat de l’AKP.
« La tête d’Esvet Şenyaşar a été brisée – a déclaré un travailleur hospitalier – alors qu’il était à l’intérieur de l’hôpital et que le mur de la section jaune du service des urgences s’est rougi de son sang ».
Servet Gören, président provincial du Parti du peuple républicain (CHP), a confirmé les principales déclarations des témoins, affirmant que la famille des commerçants avait été agressée par les proches du candidat de l’AKP.
Le President de la Chambre du Trésor d’Urfa, Ömer Malik a confirmé qu’après l’incident, ils se sont rendus à l’hôpital d’État de Suruç et que d’après leurs observations, aucune mesure de sécurité n’avait été prise après l’incident et qu’aucun travail n’avait été fait pour recueillir les preuves de manière appropriée par le bureau du procureur général. L’hôpital est devenu un champ de bataille, selon les informations recueillies, avec un groupe de 100-150 personnes entrant dans l’hôpital et attaquant les blessés.
Les enregistrements de la caméra montrant les meurtres d’Esvet Şenyaşar et de son fils Celal ne pouvaient pas être visionnés par la délégation du HDP. « Les traces de sang dans la salle d’urgence ont été effacées avant l’arrivée de l’équipe d’enquête. Les taches de sang sur les murs ont été nettoyées à la hâte et le mur repeint. On a essayé d’effacer les preuves. Il a été observé que les agents de santé avaient été menacés et ne voulaient pas parler ».
Le rapport déclare en conclusion :
« Au cours de la tentative de lynchage à l’hôpital, le gouverneur d’Urfa, le gouverneur du district de Suruç, le ministre Eşref Fakıbaba, ont été vus par des témoins oculaires à l’extérieur de l’hôpital », a déclaré le député Nimettullah Erdoğmuş.
Le rapport du HDP se termine en disant : « Alors que les informations que les témoins oculaires transmettent à la délégation sont assez épouvantables, la rhétorique du gouvernement utilisant les médias pour répandre son langage haineux est aussi alarmante.
Nous exhortons toutes les organisations des droits de l’homme, en particulier l’Association des droits de l’homme (IHD), à enquêter sur cet incident et à faire en sorte que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé à Suruç ».