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Grèves de la faim kurdes : écrire au Comité européen pour la prévention de la torture

Alors que la situation des grévistes de la faim devient de plus en plus désespérée et que le monde continue de détourner le regard, le Congrès national du Kurdistan (KNK) a lancé un appel pour que les gens écrivent au Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) en lui demandant d’accomplir son devoir fondamental.
 
Sarah Glynn de Scottish Solidarity with Kurdistan fournit une lettre (la version en anglais est ici) type à ceux qui soutiennent les demandes des militatns kurdes en grève de la faim à envoyer au CPT suite à l’emprisonnement et à l’isolement du dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
 
LETTRE DE MODÈLE :
 
CPT – Conseil de l’Europe
 
Secrétaire exécutif du CPT, M. Regis BRILLAT
 
F – 67075 Strasbourg Cedex,
 
Courriel: Regis.BRILLAT@coe.int
 
Chef de division du CPT en Turquie
 
M. Michael NEURAUTER
 
Courriel: Michael.NEURAUTER@coe.int
 
Monsieur Regis Brillat
 
Je vous écris pour vous exprimer ma profonde préoccupation devant le manque d’action concrète du Conseil de l’Europe et du Comité pour la prévention de la torture concernant le déni continu par la Turquie du droit fondamental d’Abdullah Ocalan de recevoir la visite de sa famille et de ses avocats. Nous apprécions votre rapport récent sur cette question, mais s’il doit être plus que des mots creux, il doit être suivi d’action. Le CPT doit insister sur le droit de visiter Ocalan en prison, puis publier rapidement un rapport de suivi et, surtout, faire pression sur la Turquie pour qu’elle mette en œuvre vos conclusions.
 
Des millions de Kurdes reconnaissent Ocalan comme leur chef. Il n’est pas nécessaire d’être kurde pour reconnaître l’impact considérable de ses idées sur la mise en place de pratiques démocratiques dans le nord de la Syrie, la construction de ponts entre différents groupes ethniques et – en particulier – la garantie que les femmes peuvent prendre une part entière dans la société. Au cours des deux dernières décennies, Ocalan a tenté à plusieurs reprises de négocier un avenir pacifique et respectueux pour les Kurdes de Turquie. Le respect qu’il commande lui-même fait de son rôle un élément essentiel de tout accord de paix entre les Kurdes et le gouvernement turc.
 
L’importance d’Ocalan s’étend bien au-delà de la communauté kurde, mais le problème immédiat est tout simplement une affaire d’abus des droits de l’homme par un membre du Conseil de l’Europe. L’isolement d’Ocalan est contraire à la législation européenne sur les droits de l’homme, aux règles de l’ONU Mandela relatives au traitement minimal des prisonniers politiques et à la constitution turque.
 
Comme vous le savez sûrement, des milliers de Kurdes ont réagi à l’incapacité du monde à tenir compte de cela en entamant une grève de la faim illimitée. 14 d’entre eux se trouvent à Strasbourg car ils estiment que le Conseil de l’Europe peut et doit agir pour aider. À mesure que les semaines se suivent, leur force et leur santé sont visiblement en train de faiblir. Nous nous attendons à de mauvaises nouvelles chaque jour, et pourtant la taille et la détermination du mouvement ne font que devenir plus fortes.
 
Cette demande d’aide met à l’épreuve la démocratie européenne et les valeurs civilisées. Les grévistes de la faim ont risqué leur vie dans l’espoir que le monde les écoute et que le Conseil de l’Europe et le Comité pour la prévention de la torture agissent de manière à défendre les droits humains fondamentaux. Ils sont prêts à mener leur grève de la faim jusqu’au bout, mais ils ne veulent pas mourir. Je vous exhorte à ne pas les laisser tomber et à ne pas laisser tomber les principes fondamentaux sur lesquels ces institutions sont fondées.
 
Cordialement,
 
Vos noms